Le ministre russe des Finances, Alexeï Koudrine, a estimé samedi que les pays développés traînaient les pieds pour réformer le Fonds monétaire international (FMI), alors que la Russie essaie d'accroître son influence au sein de l'institution financière. "On voit déjà beaucoup de retards et d'obstacles sur ce chemin", a déploré M. Koudrine au Forum économique de Saint-Pétersbourg (nord-ouest). Le FMI doit devenir "un représentant des principales économies du monde", a-t-il estimé, soulignant que ce n'était "pas le cas pour l'instant". Les pays devraient être "représentés en fonction de l'importance de leur économie et leur rôle dans l'économie mondiale", a insisté le ministre. La Russie, tout comme l'Inde et le Brésil, cherche à accroître son influence au sein du FMI et dans le processus de décision qui est actuellement dominé par les pays développés, en particulier les Etats-Unis. Fin mai, Moscou a fait part au Fonds de son intention d'acheter 10 milliards de dollars de ses obligations, afin d'augmenter ses ressources. M. Koudrine a par ailleurs jugé que le yuan pourrait devenir une monnaie de réserve dans 10 ans, si Pékin libéralisait l'économie du pays. "Je ne crois pas que de nouvelles unions monétaires majeures vont émerger dans un futur proche. Je pense que la voie la plus courte serait que la Chine libéralise son économie et veuille assurer la convertibilité du yuan", a-t-il dit. Selon le ministre, cela prendrait une décennie, mais ce serait la voie "la plus courte pour créer une nouvelle monnaie de réserve mondiale". A la mi-mai, le président russe, Dmitri Medvedev, avait déclaré qu'il proposerait au sommet des pays du G8 début juillet en Italie de faire du rouble une devise de réserve mondiale. A l'instar de la Russie, la Chine critique de plus en plus le système monétaire international dominé par le dollar et défend l'idée d'utiliser davantage sa monnaie, le yuan. Pour sa part, le président russe Dmitri Medvedev a comparé la lutte conjointe de tout le monde contre la crise économique à la lutte contre le fascisme lors de la Seconde Guerre mondiale. "En me souvenant de l'histoire du XXe siècle j'ai essayé de trouver une situation lorsque la civilisation s'est unie pour faire face aux problèmes conjoints et j'ai pensé à la lutte contre l'ennemi lors de la Seconde Guerre mondiale", a fait savoir M.Medvedev. "Cela démontre que nous avons la résolution pour faire face à la crise ce qui rend optimiste", a poursuivi M.Medvedev.