Pendant que l'Algérie parle de son marché intérieur, celui qu'elle commence à perdre d'ailleurs à partir des importations, les pays européens parlent de leur marché intérieur dans lequel ils se devraient, selon eux, introduire des innovations pour le moderniser. Un marché intérieur qui organise la concurrence pendant que s'élabore et se met en place une politique industrielle européenne. Peut-on en ce qui nous concerne poser la question dans ce sens : Quelle forme de marché intérieur pour quel modèle social? Il serait peut-être difficile de cibler un modèle social en croyant pouvoir ajuster les capacités des entreprises et les réformes pour l'atteindre dans un contexte, où on se demande encore s'il faudrait laisser les grandes entreprises peser sur les orientations, ou laisser les fonctionnaires continuer à négocier sans demander l'avis des opérateurs économiques, encore moins faire participer ces derniers. De telles préoccupations existent parce que le marché intérieur se conçoit à l'intérieur des frontières nationales, et parce qu'il n'y a aucune obligation liée à un marché arabe, maghrébin, africain ou méditerranéen, ou lié au bassin occidental de la Méditerranée (groupe des " 5+5 ") tout simplement en raison de l' inexistence de ces marchés dans un cadre organisé et, donc, concerté. Y a-t-il une économie d'échelle pour une politique nationale industrielle qui ne s'intègre pas dans une politique régionale d'industrialisation ? Pour ce qui concerne par exemple les dépenses à engager dans l'industrie d'armement, on se rappelle que l'ancienne ministre française de la Défense avait refusé la construction d'un porte- avions pour la France en disant que cela doit s'envisager dans le cadre de la politique européenne de défense. Une politique intégrée permet l'économie d'échelle et une plus grande maîtrise et compétitivité. Il est évident que ce n'est pas l'Algérie qui " fuit " les régionalisations, elle qui œuvre à la multipolarisation du monde. N.B