Les cours du brut ont joué au yoyo en 2008. L'année aura notamment été marquée par la hausse record des cours du pétrole au premier semestre, puis par leur effondrement vers la fin de l'année. En 2008, le prix moyen du baril de Brent s'est élevé à 97,26$, ce qui représente une hausse générale de 34% par rapport à l'année précédente. Mais cette moyenne annuelle cache de très fortes variations au cours de l'année. Les cours ont commencé l'année autour de 100$ le baril, pour atteindre un maximum de 144$ en juillet. S'en est suivie une chute, jusqu'à 40$ le baril à la fin de l'année, provoquée par la hausse de la production de l'Opep et la baisse de la consommation mondiale. Sur l'ensemble de 2008, cette dernière a connu une baisse de 0,6%, soit 420 000 barils par jour. C'est le premier déclin survenu depuis 1993, et le plus fort recul depuis 27 ans. Au premier rang de cette tendance figurent les pays de l'OCDE : 1,5 million de barils par jour ont été retirés de leur consommation. En dehors de l'OCDE, la croissance de la demande se poursuit, mais à un niveau plus faible : 1,1 million de barils par jour supplémentaires en 2008. Selon Christof Ruehl, économiste en chef de BP, la sécurité énergétique a bénéficié du fonctionnement des marchés : "Permettre aux marchés de continuer à fonctionner librement et sans ingérence demeure essentiel pour gérer les inévitables hauts et bas des prix, vers lesquels nous tendons." Sur l'ensemble de l'année 2008, la production pétrolière a augmenté en moyenne de 0,4 %, ce qui représente 380 000 barils par jour. Cette hausse provient en grande partie des pays de l'Opep. Malgré la baisse des quotas fin 2008, la production moyenne de l'Opep a augmenté de près de 1 million de barils par jour, soit 2,7 %. Le Moyen-Orient en est responsable à hauteur de 400 000 b/j, et l'Irak pour 280 000 b/j. Hors OPEP, c'est à une baisse de la production que l'on assiste : la plus forte depuis 1994 avec 600 000 b/j de moins, soit 1,4%. Cette baisse de production est particulièrement sensible au sein de l'OCDE, avec 4% de moins. Une baisse tirée par l'Amérique du Nord et l'Europe. Au Mexique, la production perd 310 000 b/j. A ce jour, les réserves prouvées de pétrole sont évaluées à 1 258 milliards de barils, en excluant les sables bitumineux du Canada. Soit suffisamment pour garantir 42 ans de production au taux de 2008. La consommation de gaz a connu une croissance de 2,5 %, en dessous de la moyenne annuelle de ces dix dernières années. Aussi, une exploitation de 60 ans au rythme actuel serait envisageable, et 122 ans pour le charbon. Compte tenu des variations extrêmes de l'économie au cours de l'année passée, la consommation d'énergie primaire n'a progressé que de 1,4%, ce qui représente la plus faible hausse depuis 2001. La consommation américaine a enregistré une croissance de 0,6%, les prix restant bien inférieurs à ceux du pétrole. Dans le reste du monde, seul le Moyen-Orient a vu une croissance supérieure à la moyenne, conduite par une forte demande intérieure. Les prix au sein de l'OCDE et en Asie Pacifique, indexés sur ceux du pétrole, ont augmenté plus rapidement qu'ailleurs. Conjuguée, à la récession, la demande s'est par conséquent, située sous la moyenne de croissance. La plus forte augmentation de la demande mondiale est venue de Chine, où elle gagne 15,8%. Du côté de la production gazière, 3,8% de croissance ont été relevés, un taux supérieur à la moyenne de ces 10 dernières années. Les USA ont enregistré leur plus important taux de croissance annuelle, dont 7,5% eu niveau de leurs ressources non conventionnelles. Une hausse de la production est également observable au Qatar, au Danemark, aux Pays-Bas et en Norvège. Pour la 6e année consécutive, le charbon est l'énergie qui a connu la croissance la plus rapide. Pour sa part, la production nucléaire a baissé, pour la deuxième année consécutive, de 0,7%. Du côté des énergies renouvelables, la production hydroélectrique a poursuivi ses bonnes performances, avec une croissance de 2,8%. Les autres segments ont connu une forte croissance, à partir d'un niveau assez bas : 29,9% pour l'éolien et 69% pour le solaire. Synthèse S.G.