Hasna El Bécharia qui passe pour être "un phénomène" dans l'interprétation du genre musical gnaoui, puisque étant l'unique femme joueuse de cet instrument traditionnel, le Goumbri, dans tout le Maghreb arabe, sera au Panaf et ramènera peut être son second album qui sortira cette année et qui s'appelle " Rani mwali " (Je reviens). En avril dernier, elle était sur la scène parisienne, alors qu'elle chantera le 6 et le 12 juillet prochains à Alger à l'occasion du Panaf.De retour à Alger, Hasna El Bécharia s'est produite durant l'été 2007 sur l'Esplanade de Riadh el-Feth. Après la salle El Mouggar, Hasna El Bécharia était visible en mai 2006 à Alger au concert d'ouverture du 7è Festival culturel européen en Algérie. Conçu par le Napolitain Eugenio Bennato et baptisé "Concert euro-méditerranéen pour le dialogue entre les cultures", ici avec l'Orchestre symphonique algérien dirigé à cette occasion par Nayer Nagui, le directeur de l'orchestre de l'Opéra du Caire, il a une nouvelle fois réuni une pléiade d'artistes du pourtour méditerranéen comme Fathi Salama (Egypte), Hasna El-Bécharia (Algérie), Karima Nait (Algérie/Egypte), Zaina Chabane (Monzambique), Samir Toukour (Algérie), Mohammed Ezzaime El Alaoui (Maroc). Le genre musical qu'est le Gnaoui, est notamment répandu en Algérie et au Maroc, où l'on ne connaît que des hommes "Maâlem" joueurs de cet instrument à cordes, fabriqué à base d'intestins de boeuf et se "distinguant par la lourdeur de son poids". Jamais de mémoire humaine on ne connaisseit de femmes joueuses d'instruments musicaux dans la confrérie des Gnaoua, disent les adeptes de ce rite musico-spirituel qui a fait connaître Hasna tout d'abord à Béchar sa ville natale, avant qu'elle ne devienne une artiste de réputation internationale à travers plusieurs concerts animés en France, au Maroc, au Portugal et surtout à l'opéra du Caire où elle a établi sa notoriété en tant qu'artiste arabe confirmée, en plus de ses concerts et prestations à Alger. Avec une carrière artistique de plus de trente années et un album "Djazair Djohara" dédié à son pays, Hasna El Bécharia s'impose comme monument de la musique gnaouie, mêlant le sacré et le profane et où le goumbri, karkabou et tbal sont les piliers. Grâce à l'héritage culturel de son père, lui-même Maâlem de la confrérie à Béchar, elle a su imposer sa personnalité artistique à travers son jeu et sa dextérité dans l'interprétation des textes gnaouis, notamment "Jangari" ou "Bordj" dans le langage gnaoui, qui passent pour être parmi les morceaux les plus difficiles à interpréter. Hasna s'est illustrée d'abord dans les fêtes de mariage à Béchar qu'elle a animées pour les femmes. Elle joue en outre de la guitare électrique, du luth, du banjo et surtout du goumbri. Cette artiste qui aura à animer avec sa troupe trois soirées au Panaf est considérée comme "la diva" de cet art séculaire, qui s'est forgée une notoriété de par la beauté des compositions musicales et surtout des textes chantés. Hasna El Bécharia, qui vit actuellement entre sa ville natale Béchar et la capitale française, Paris, reste très attachée à son pays qui est pour elle, le centre de son inspiration artistique. A son arrivée à Paris en 1999, son passage remarqué au festival "Femmes d'Algérie" au Cabaret Sauvage vaudra à Hasna El-Becharia d'enregistrer l'album Djazaïr Djohara sous la houlette de Camel Zekri. De par son jeu brut et puissant au goumbri allié à un sens du rythme étonnant, fait observer ce dernier, " Hasna rappelle la musique des anciens Soudanais. Pour réaliser cet enregistrement, poursuit Camel Zekri, nous avons réuni de grands musiciens d'Algérie, mais aussi du Maroc, de Tunisie et du Niger. Ils ont apporté perfection et rigueur. Du coup l'œuvre de Hasna atteint une dimension qui dépasse de beaucoup le seul cadre de la musique algérienne." Née en 1951 à Béchar dans le Sud-Ouest algérien elle, fait ses premiers pas de chanteuse et de musicienne au début des années 70. Après des débuts à la guitare acoustique sur des airs traditionnels du Sahara et surtout du répertoire populaire des mariages, la carrière de cette femme de caractère, qui pratique avec un égal bonheur le oûd, le banjo, le gûombri et différentes percussions, est à suivre. Par Rebouh H