Les relations entre l'Algérie et la France demeurent, le moins que l'on puisse dire, passionnelles de par les débats qu'elles suscitent des deux côtés de la Méditerranée à chaque tentative de rapprochement. Entre un passé marqué par la haine et le sang et un avenir prometteur, Alger et Paris n'arrivent toujours pas à tourner la page des épisodes douloureux pour avancer et penser à l'avenir d'autant plus que les opportunités de partenariat économiques ne manquent pas. L'idée d'un traité d'amitié entre l'Algérie et la France, lancée depuis 2003, n'a pas, pour autant, changé la donne puisque depuis, le projet est resté à son stade embryonnaire et peine toujours à se concrétiser sur le terrain. Les raisons de ce blocage sont multiples et complexes. Pourtant, il est dans l'intérêt des deux parties d'arriver à surmonter les difficultés du passé pour se consacrer à l'avenir. Alger et Paris en sont conscients. Pour revenir aux faits les plus récents, le Premier ministre français, Dominique de Villepin, a qualifié, jeudi, les relations entre son pays et l'Algérie d'"exceptionnelles" et "fortes" en soulignant la volonté de son pays de les "développer" pour qu'elles restent "dynamiques et vivantes". "Les relations entre la France et l'Algérie sont des relations fortes et exceptionnelles même si elles ont été marquées par des épisodes douloureux ", a-t-il déclaré à l'issue de son entretien avec le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Amar Saâdani, qui effectue, depuis lundi dernier, en France, une visite officielle à la tête d'une délégation d'une dizaine de parlementaires, sur l'invitation de son homologue Jean-Louis Debré. Relevant que l'Algérie a une place très particulière dans le cœur des Français, le Premier ministre français a ajouté qu' "au-delà du travail des gouvernements, "nous voulons que ces relations puissent se diffuser, se développer à travers l'ensemble des élus " des deux pays. " C'est la meilleure façon de faire en sorte que cette relation reste forte, dynamique, vivante et exigeante ", a-t-il souligné avant d'ajouter "Il y a tant de sujets d'intérêt commun en matière économique, culturelle, sociale, de sécurité et dans le domaine de l'éducation. Nous avons des préoccupations qui sont très proches et cette volonté de travailler ensemble" De villepin a insisté sur la nécessité d'avancer, de travailler avec cette importance de garder la volonté de développer les relations bilatérales. "Donc tout ce qui permettra de donner de nouvelles impulsions est important. De ma part, je suis convaincu, quelles que soient les échéances de part et d'autre, de cette continuité nécessaire et de ce développement ", a-t-il réitéré. Le président de l'Assemblée nationale française, Jean-Louis Debré, pour sa part avait mis en exergue mercredi soir, après son entretien avec Saâdani, l'importance "d'intégrer" la relation entre les deux pays "dans la continuité". "Pour moi, les relations entre la France et l'Algérie s'intègrent dans une continuité. Il y a un rêve d'un avenir partagé ", avait déclaré Jean-Louis Debré, en appelant à "regarder vers l'avenir". "N'oublions pas le passé. Le passé est ce qu'il est. Ne cherchons pas à le maquiller ou à le transformer. Il est là, mais il faut regarder aussi vers l'avenir et d'abord vers l'avenir ", avait-il dit.