Doha abritera demain la 8e réunion ministérielle du Forum des pays exportateurs de gaz (Fpeg). Et comme à l'accoutumée, à l'approche de chaque rencontre du Fpeg, on agite le spectre de la création d'une Opep du Gaz. Il est donc tout naturel de remettre les choses dans le contexte et préciser que la session de mardi sera consacrée à l'élection du secrétaire général et des membres du bureau exécutif, à l'adoption du budget du Forum pour le deuxième semestre 2009 ainsi qu'a l'élection du président et vice-président du Forum pour l'année 2010. Le Fpeg, qui compte 15 pays que sont l'Algérie, la Bolivie, Brunei, l'Egypte, l'Indonésie, l'Iran, la Libye, la Malaisie, le Nigeria, le Qatar, la Russie, Trinidad et Tobago, les Emirats Arabes-Unis et le Venezuela, a été créé en 2001 à Téhéran (Iran). Mais sa naissance officielle n'a été annoncée que le 23 décembre 2008 à Moscou, lors de la 7e session ministérielle qui avait été sanctionnée par l'adoption du statut du Forum et la désignation de Doha pour en abriter le siège. A l'occasion les participants avaient réaffirmé alors que le Fpeg n'avait pas pour objectif de discuter des quotas ou des niveaux de production de gaz, à l'instar de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) mais de se pencher notamment sur les prévisions d'évolution de l'industrie gazière les programmes d'investissements réels à long terme, et les technologies à mettre en œuvre. Il faut savoir que le gaz est appelé à jouer un rôle central dans le marché énergétique mondial à l'avenir. La croissance de la demande mondiale de gaz est supérieure à celle du pétrole et s'établit, selon les prévisions de l'Agence internationale de l'énergie, à 1,8 % par an jusqu'en 2030. Il offre de surcroît une visibilité plus longue des ressources, avec des réserves estimées à 66 ans, contre 40 ans pour le pétrole. Cependant, le développement des activités gazières nécessitera d'importants investissements. L'AIE estime que les investissements nécessaires d'ici à 2030 pour développer la filière gazière sont estimés à quelque 5 500 milliards de dollars. Le développement du GNL, qui monte en puissance depuis les années 1990, est en train de bouleverser considérablement le marché du gaz. Les pays producteurs ont beaucoup investi dans la liquéfaction, et, à l'autre bout de la chaîne, les consommateurs se sont dotés d'importantes infrastructures de regazéification. Le GNL, apparaît indéniablement comme un vecteur essentiel de l'expansion gazière mondiale. Malgré un certain nombre d'incertitudes et de contraintes susceptibles d'entacher quelque peu la réalisation des perspectives de croissance les plus optimistes, le commerce du GNL reste promis à un développement rapide, de l'ordre de 7 %/an d'ici à 2020, ce qui porterait sa part dans les échanges gaziers internationaux à quelque 38 % à cet horizon. La globalisation du marché gazier, l'augmentation de la production et de la consommation de gaz naturel et de gaz naturel liquéfié dans le monde ont fait que les pays producteurs membres du Fpeg ont pris conscience de leur influence de plus en plus grande en matière d'approvisionnement du marché gazier. Dans ce contexte, ils se sont mis d'accord pour coordonner leurs efforts sur plusieurs axes dont les échanges d'informations au sujet des prévisions et des programmes d'investissement, les relations avec les pays consommateurs, la mise en œuvre de nouvelles technologies et le développement de la production de gaz naturel liquéfié. Samira G.