Le cadre législatif régissant les activités de capital investissement en Algérie, a été au centre des débats lors de l'émission "le rendez vous de l'économie" de la Chaîne III de la Radio nationale, à laquelle ont pris part des spécialises en la matière. Il s'agit, entre autres, de M. Abderrahmane Benkhalfa, délégué général de l'Association professionnelle des banques et des établissements financiers (Abef), M. Yazis Taâlba, directeur de Maghrebinvest et de Kamel Mansouri P-DG de la Sofinance. Selon M. Benkhalfa, le capital investissement est une activité qui est toute récente en Algérie, mais qui a un potentiel de croissance important. Elle apporte à l'entreprise des fonds propres ; d'ailleurs, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à ouvrir leur capital. C'est, en fait, un métier qui est installé juridiquement et grâce auquel un signal fort est adressé aux PME/PMI qui ont la possibilité d'accéder à ce dispositif. Ce dernier permet donc à des sociétés d'avoir des capitaux par le biais de fonds dédiés à des fonds à des centaines et pourquoi pas des milliers d'entreprises. Le texte législatif prévoit des protections juridiques pour les deux parties. Il y a aussi un traitement fiscal excessivement privilégié pour inciter les fonds de capital investissement à s'installer sur le marché bancaire algérien. Les sources de capital investissement doivent remplir un certain nombre de conditions financières, techniques et managériales. Le capital investissement nécessite un climat d'investissement favorable, une fiscalité raisonnable sur les plus-values de cession, la possibilité de transfert des fonds investis, un marché boursier qui fonctionne et des entreprises transparentes. Les sociétés de capital investissement, qui viennent de faire l'objet d'un montage juridique complet, peuvent être des sociétés à capital risque, ou à capital variable. Ces sociétés, gérant ou non des fonds d'investissement qui ont pour vocation demain d'entrer dans le capital des entreprises et de renforcer les assises financières de ces dernières, seront opérationnelles dans les années à venir et feront sans doute émerger des champions de l'économie nationale. Elles vont participer au capital et être rémunérées par les marges plutôt que d'accorder des crédits et de recevoir des intérêts. Elles permettent la consolidation de la place financière avec l'ensemble des acteurs de cette place. Le dispositif juridique permet à des entreprises ayant des capitaux nationaux ou internationaux de se constituer en sociétés de capital investissement. Les incitations qui permettent aux différents acteurs de s'installer dans ce marché sont différentes. Il s'agit d'une imposition à l'IBS très faible. Le texte prévoit même qu'une société de capital investissement bénéficie de l'exonération de l'impôt pour les sociétés pour une période de cinq ans. De plus, les sociétés de capital investissement peuvent entrer et sortir du capital de toute entreprise par le biais d'un acte notarié. De son côté, M. Yazis Taâlba, directeur de Maghrebinvest Algérie, qui est une société de capital investissement de droit algérien, a affirmé que " nous accueillons très favorablement ces dispositions légales qui sont venues encadrer le métier de capital investissement et qui arrivent à point nommée dans l'économie nationale" D'après lui, "cette loi confère beaucoup d'avantage et accorde un dispositif fiscal assoupli. Cela dit, on s'attend à ce que ces dispositions soient enrichies par des mesures complémentaires qui viendraient renforcer l'exercice de ce métier". Dans le texte de loi il est possible que les sociétés de capital investissement investissent indifféremment leur capitaux propres, mais aussi des fonds gelés qui sont souscrits par des tiers. Ce qui serait peut-être intéressant à moyen terme, c'est d'expliciter de manière manifeste la relation qui puissent exister entre les fonds à gérer et la société de capital investissement. Par contre, M. Kamel Mansouri P-DG de la Sofinance, qui une société de capital investissement à capitaux publics, estime que "nous avons une petite expérience dans ce domaine. Ce qui va changer pour ce métier, c'est l'attractivité qui peut être cherchée auprès des institutionnels. Selon lui, l'environnement algérien n'est pas assez organisé en apporteur de fonds", dira-t-il, ajoutant : "Je ne pense pas qu'aujourd'hui même avec un tel texte des gens pourraient s'organiser en coopérative et créer un fonds d'investissement". Donc, ceux qui peuvent créer cela, ce sont les institutionnels, les sociétés spécialisées étrangères en partenariat avec des investisseurs locaux. Nassima B.