Photo : Riad De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Rien ne va plus entre le syndicat et la direction du complexe sidérurgique Arcelor Mittal de Annaba et, selon toute vraisemblance, on s'achemine vers une grève dans les jours qui viennent. C'est mardi dernier vers 18h30 à la fin de la réunion qui a regroupé le bureau syndical conduit par son secrétaire général, M. Smaïn Kouadria, l'inspection du Travail et le directeur général du complexe, M. Bernard Bousquet, accompagné de son staff, que le clash a eu lieu. Les représentants syndicaux qui avaient avancé une plate-forme de revendications de 11 points (augmentation des salaires, sécurité, formation du personnel, organigramme et autres) s'étaient heurtés au refus catégorique de l'employeur. La direction n'a cédé sur aucun point, campant sur ses positions et ne voulant pas entendre parler de revendications ; la situation actuelle ne se prêtant pas aux négociations. L'intervention de l'inspection du Travail, qui voulait amener les 2 parties à s'entendre sur un minimum, n'a pas abouti, l'une comme l'autre se refusant de lâcher du lest. Le round des négociations entre le partenaire social et l'employeur n'avait donc pas abouti à quelque chose de concret et la situation est restée tendue jusqu'à la levée de la séance. Le syndicat avait alors demandé à l'inspection du Travail le P-V de non- conciliation pour pouvoir passer à l'étape suivante, la convocation des ouvriers en vue d'une assemblée générale qui décidera des suites à donner à cet échec. Le P-V non encore remis a donné lieu à des interprétations selon lesquelles l'inspection du Travail fait l'objet de pressions de la part de la tutelle qui ne veut pas qu'il y ait des grèves dans la conjoncture actuelle. Toujours est-il que le syndicat a accordé un délai de 8 jours pour la remise du P-V en question avant d'aller vers l'assemblée générale des travailleurs. La tension est montée d'un cran chez les ouvriers du complexe qui attendaient beaucoup de ces négociations. Apparemment, si les choses ne se règlent pas d'ici à la fin du délai accordé par le syndicat, la grève aura certainement lieu avec, bien sûr, toutes les conséquences sur le business plan arrêté. Il faut dire aussi que le timing des négociations a été mal choisi par le partenaire social, des négociations qui se déroulent sur fond de crise financière mondiale qui a entraîné une baisse de la demande en produits sidérurgiques. La mévente de ces produits a, à son tour, provoqué la chute de l'action Arcelor Mittal en Bourse. Celle-ci a perdu en une année 62,77% de sa valeur passant de 104,77 dollars, cours le plus élevé, à 15,44 dollars, le plus bas au NYSE. Mardi dernier, à la Bourse de New York, l'action Arcelor Mittal valait 24,84 dollars.