Des associations versant dans la protection des richesses culturelles et touristiques de Naama s'intéressent de plus en plus à la préservation et la classification des manuscrits. Des représentants d'associations mus par la sauvegarde du patrimoine immatériel à Titaouine, Aghram Akdim, Tinat, s'accordent à admettre qu'une pareille tâche "requiert des moyens et techniques appropriés susceptibles de valoriser et préserver ce legs de la dégradation". Pour ce faire, ces associations s'attèlent à la création d'une bibliothèque de leur richissime documentation historique et scientifique appartenant à des particuliers, dont des érudits, Chouyoukh et hommes de culte ayant œuvré à la propagation des préceptes de l'Islam et du soufisme, dont des manuscrits de Sidi Larbi Benchikh, Sidi Ahmed El Medjdoub, Sidi Bousmaha et El Hadj Larbi. Les manuscrits conservés au musée de Tiout (78 km à l'Est de Naama) portent notamment sur des essais et articles journalistiques de l'auteure Isabelle Eberhardt, victime des inondations du 21 octobre 1904 d'Ain Sefra, des titres de l'ancien journal égyptien ''El Borhane'' de 1881 traitant des soulèvements et résistances populaires, dont celle du Cheikh Bouamama, et de l'auteur marocain Abdelhadi Tazi traitant des mouvements et résistances populaires dans le Maghreb arabe. D'une architecture typiquement saharienne, ce musée qui a fait l'objet d'une vaste opération de réhabilitation, comporte également des anciens manuscrits sur les sépultures et zaouïas érigées dans la région, les correspondances de cheikh Bouamama aux différentes tribus de la région les appelant au Djihad (guerre sainte), et celles du général Layouti chef de l'armée française dans le sud oranais. Une copie manuscrite du cheikh de la tribu des Fillalyine, cheikh Mohamed Larbi Ben Mohamed L'hachemi Lâalaoui El Medeghri, des anciennes poésies et œuvres du cheikh Ahmed Mohadjer sur la tariqa cheykhiya, d'orientalistes français comme Jacques Berque, et des cours d'exégèse de Sidi El Hadj Ahmed Ben Bahaous inhumé à Metlili (Ghardaïa), sont également archivés au musée de Tiout. Le directeur de la culture de Naama, Manaa Omar, a indiqué dans ce cadre que la documentation et l'archivage des manuscrits devront être renforcés l'année prochaine par la réception du musée d'Ain Sefra qui regroupe et classe le patrimoine culturel de la région en fonction des normes et techniques d'archivage modernes. Le même responsable a, à ce titre, valorisé les efforts fournis par les associations versant dans la préservation et la classification des manuscrits, des efforts, a-t-il estimé, qui aident les chercheurs et autres profanes a découvrir des pans entiers de la culture et de l'histoire anciennes de la région. R.R.