Le gouvernement Ouyahia subit des pressions étrangères, notamment de la part des pays européens, quant aux dernières mesures de régulation de l'investissement introduisant de fait l'actionnariat algérien majoritaire dans tous les projets d'investissement. Le Forum des chefs d'entreprise (FCE) s'est adressé au Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia, en lui demandant d'aller plus loin dans ses instructions, visant à endiguer les importations et propulser les entreprises nationales, qu'elles soient publiques ou privées. Il est évident que les autorités algériennes sont en droit de se demander pourquoi des entreprises étrangères considèrent l'Algérie exclusivement comme un marché et vont par contre investir chez nos voisins. Et pourtant, l'Algérie ne présente nullement de risques politiques et économiques majeurs et a davantage amélioré sa signature en procédant à des remboursements anticipés de sa dette extérieure. En effet, la proposition du FCE consiste en l'élargissement de la loi appliquée aux sociétés étrangères d'importation, qui exige de ces dernières d'associer un partenaire algérien à hauteur de 30% du capital, aux entreprises de prestations de services. Dans un document adressé à ses membres intitulé "Propositions pour la mise en valeur des entreprises nationales de réalisation", le FCE a énuméré une liste de mesures qui doivent être prises afin de soutenir les entreprises algériennes de réalisation. Ces dernières peinent à se frayer un chemin au milieu des groupements étrangers qui décrochent la quasi-totalité des grands projets en Algérie. Selon le document émanant de l'organisation patronale, les chefs d'entreprises nationales se plaignent toujours des conditions jugées très sévères dans l'attribution des marchés. Parmi ces, exigences le FCE mentionne, les références similaires au projet, chiffre d'affaires dans le domaine, cash-flow équivalent au quart ou au cinquième du montant du projet. "Ces conditions d'éligibilité, si elles n'excluent pas de fait les entreprises nationales, les mettent dans une position fragile face aux opérateurs étrangers", ajoute le FCE. Dans cette optique, et dans le but de donner un nouveau souffle à la PME nationale, le FCE propose au gouvernement l'implication des entreprises nationales en groupement ou en sous-traitance déclarée à un niveau minimum de 30%, dans les avis d'appels d'offres internationaux, à travers l'élargissement de la loi appliquée aux sociétés étrangères d'importation à celles de prestations de services d'une part. Porter le taux de préférence nationale à 30 %, au lieu de15 % décidé par le gouvernement. Cette proposition vise, selon les rédacteurs de cette plate forme, à neutraliser l'avantage dont bénéficient les opérateurs étrangers dans le cadre des mesures de soutien à l'exportation que leur accordent leurs gouvernements. Toutefois, le patronat national estime que "la mise en œuvre de ces mesures permettra aux entreprises nationales de contribuer fortement aux efforts de développement enclenchés ces dernières années, à travers une participation plus large dans la réalisation d'infrastructures pour la collectivité nationale". Il faut dire que les PME algériennes désirent avoir la part du lion dans le programme quinquennale, qui s'étalera sur une période de cinq ans (2009-2014), et dont un budget de 150 milliards de dollars lui est réservé. "Avec des plans de charge conséquents, de grandes entreprises nationales vont émerger, avec une plus grande maîtrise dans leur domaine d'activité et des assises financières solides, qui leur permettront de faire face aux majors mondiales, y compris à l'international", indique également le Forum. Par ailleurs, les entreprises nationale pour qu'elles s'intègrent dans la réalisation de la croissance du pays, devraient acquérir les capacités technologiques nécessaires à sa participation au développement du pays et à la réalisation des grands chantiers en Algérie, et pourquoi pas hors de l'Algérie. Hamid Si Salem