Le Conseil économique et social de l'ONU se penche sur les partenariats en matière de santé et des enseignements tirés des initiatives multipartites. En ces temps de crise économique et d'incertitude, les responsables des différents fonds ou programme des Nations unies sur la santé ont souligné l'importance des partenariats qui apportent des solutions, qu'il s'agisse de partenariats avec le secteur privé, notamment les compagnies pharmaceutiques, avec les fondations, la société civile ou les organisations confessionnelles, voire les partenariats au sein et entre organisations internationales. Une approche indispensable, selon le directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, Michel Kazatchkine est d'avis que ce partenariat peut-être une piste notamment en ces temps de crise. Le directeur du Fonds est vivement préoccupé par la façon dont les pays en développement vont maintenir leurs investissements sociaux et la façon dont les pays riches pourront continuer à financer les grands programmes internationaux. " Et paradoxalement, c'est en ces périodes de crise qu'on a encore besoin de solidarité internationale ", fait-il remarquer, non sans rappeler que certains gouvernements ont déjà voté des réductions de budget en terme a aide publique au développement. Face à cette situation, Michel Kazatchkine pense que les sources de financement innovant doivent être approfondies, mais également parvenir à un consensus sur les priorités. Il constate tout de même que la polarisation sur la grippe H1N1. " Pour le moment, il est encore plus difficile à réfléchir sur la grippe dans la mesure où le risque est virtuel ", tranche Michel Kazatchkine, qui refuse pourtant de donner l'impression d'être dans une situation de concurrence avec la grippe. " Nous ne devons pas être dans une situation où nous avons l'air d'être en compétition les uns contre les autres ". Le directeur du Fonds rappelle par ailleurs qu'il y a encore deux millions de personnes qui meurent du VIH-Sida alors que les traitements sont là. " Toutes les trente secondes, un enfant en Afrique meurt du paludisme alors que nous savons que cela pourrait être évité si ces enfants avaient la chance de dormir sous une moustiquaire imprégnée ", conclut-il. Dans le même registre, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que tous les pays auront besoin de vaccins pour faire face à la pandémie de grippe A (H1N1), a indiqué lundi une responsable de l'institution. L'organe consultatif de haut niveau de l'OMS sur les questions d'immunisation s'est réuni la semaine dernière et a conclu que " la pandémie de grippe A (H1N1) ne peut-être arrêtée et que si tous les pays auront accès aux vaccins ", a indiqué la directrice sur la recherche sur les vaccins à l'OMS, le Dr. Marie-Paule Kieny, lors d'une conférence de presse. L'organe consultatif a également souligné que les pays étaient confrontés à des situations épidémiologiques différentes et qu'ils devraient donc adapter leurs décisions en fonction de leur propre situation au niveau national, a-t-elle ajouté. Les experts recommandent, par ailleurs, que les employés du secteur de la santé soient immunisés en priorité dans tous les pays " afin d'assurer le fonctionnement des systèmes de santé à mesure que la pandémie évolue. Il s'agit de protéger les employés du secteur de la santé qui prennent des risques en soignant des patients infectés. Ils ont besoin de rester en bonne santé pour prendre soin des gens infectés par la grippe. Et pendant la pandémie, les gens continueront également d'avoir d'autres maladies et il faudra prendre soin d'eux ", a dit le Dr. Kieny. Face à la pandémie de la grippe A (H1N1), les experts ont identifié trois objectifs que les pays peuvent adopter : réduire la transmission du virus, réduire la morbidité et la mortalité, et enfin protéger le système de santé. Dans la perspective de ces trois objectifs, les pays pourraient envisager l'immunisation de plusieurs groupes, notamment les femmes enceintes, les enfants âgées de plus de 6 mois souffrant de maladies chroniques, les adultes en bonne santé âgés entre 15 et 49 ans, qui de manière surprenante font partie des groupes à risque en ce qui concerne la grippe A (H1N1), mais aussi les enfants en bonne santé, afin de réduire la transmission, et les adultes en bonne santé âgés entre 50 et 64 ans et ceux âgés de plus de 65 ans, a-t-elle dit. Ahmed Saber