La demande mondiale en hydrocarbures connaîtra en 2009 sa deuxième année d'affilée de repli. La chute des prix du baril, amorcée en fin de semaine dernière, s'est confirmée dès l'ouverture des Bourses pétrolières, hier, annonçant peut-être une autre tendance baissière de l'or noir pour les mois à venir. Les cours du pétrole cumulent ainsi après quelques séances de cotation près de 5 dollars de perte descendant sous les 64 dollars alors qu'il y a une semaine, ils se maintenaient autour des 70 dollars. La baisse a été notée hier, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), avec 63,96 dollars, pour le baril de Light Sweet Crude pour livraison en août, soit un recul de 2,77 dollars par rapport à son cours de clôture la semaine dernière. Le baril a même touché dans les échanges électroniques avant la séance 63,40 dollars, un niveau qu'on n'avait plus vu depuis la fin mai. Les échanges européens à Londres ont enregistré également la même tendance déclinante. Ainsi, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août s'est vendu à 63,88 dollars en milieu de matinée, en baisse de 1,73 dollar par rapport à la clôture de vendredi soir (65,61 dollars). Selon des analystes au fait des fluctuations boursières, les cours du pétrole ont connu une semaine de baisse en raison de craintes liées à une anticipation prématurée sur une reprise de la consommation d'hydrocarbures. On assiste actuellement à un « ajustement par rapport à des anticipations exorbitantes de reprise économique lors des dernières semaines », ont-ils expliqué. Les prix du pétrole pâtissent dorénavant d'un retour de l'anxiété chez les investisseurs, notamment depuis la parution jeudi dernier, de chiffres inquiétants sur l'emploi américain. Les destructions d'emplois se sont accélérées fortement aux Etats-Unis en juin, où 467 000 emplois ont été perdus, faisant monter le taux de chômage à 9,5% selon les chiffres publiés vendredi dernier par le département du Travail aux Etats-Unis. Cette publication a détourné les investisseurs des marchés boursiers et de l'énergie vers des placements considérés comme plus sûrs dans un environnement incertain, dont le dollar. La monnaie américaine a d'ailleurs connu un raffermissement face à l'euro, érodant le pouvoir d'achat des investisseurs pour les matières premières. De nouveau préoccupés par la demande, les opérateurs ont ainsi ignoré les violences persistantes au Nigeria, qui avaient pourtant contribué à soutenir les cours lors des dernières semaines. Il est à noter que les prix du pétrole, qui avaient plongé sous les 35 dollars en décembre dernier, avaient connu, dès l'approche de l'été, une période traditionnellement de plus forte consommation de carburants en Amérique du Nord, une remontée spectaculaire. La hausse n'a pas duré au-delà de la fête nationale américaine (4 juillet) – période qui représente un pic pour les déplacements estivaux en automobile. Aujourd'hui, le marché s'inquiète de nouveau pour la demande mondiale, qui devrait connaître en 2009 sa deuxième année d'affilée de repli, selon les principaux prévisionnistes entraînant, dans son sillage les cours du pétrole.