La diaspora suscite un intérêt croissant au sein des institutions publiques et particulièrement financières. Ces dernières semaines ont été marquées par une multiplication des produits destinés à la communauté algérienne établie à l'étranger. Il est vrai que le ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger, M. Djamel Ould Abbès a, à de multiples occasions, souligné l'importance que pourrait revêtir la contribution de nos compatriotes d'outre-mer au développement national, notamment via les transferts financiers. Il faut noter dans ce sens que selon de nombreuses études, les Algériens établis en France notamment transfèrent 4 milliards d'euros annuellement via des canaux informels.Une épargne qu'il est nécessaire de canaliser. C'est dans ce contexte que la Caisse nationale d'assurances sociales (Cnas) investit ce nouveau créneau. Ainsi, une convention a été signée entre la Cnas et quelques pays étrangers dont la France, la Belgique et la Tunisie pour la prise en charge des ressortissants algériens migrants travaillant à l'étranger. Une vaste campagne d'information a été lancée à travers les wilayas du pays. "C'est une opération de distribution de dépliants d'information portant sur des prises en charge en matière de sécurité sociale au profit des ressortissants, au niveau de l'aéroport Houari-Boumediene et le port maritime", a annoncé la chargée de la cellule d'écoute de la Cnas. Les banques publiques se mettent également de la partie. En effet, la Banque de développement local et la Cnep Banque ont toutes deux lancé des crédits immobiliers destinés aux Algériens établis à l'étranger. Une prise de conscience salutaire pour les banques publiques lorsqu'on songe que de nombreux établissements financiers étrangers notamment européens s'intéressent de très près à l'épargne des migrants originaires d'Afrique du Nord. Ainsi, dans le cadre du projet de création d'un instrument de financement de projets de développement en Méditerranée, dix établissements financiers, rejoints par la Banque africaine de développement (BAD), se sont constitués en comité présidé par la Caisse d'épargne française, lequel prévoit de mettre en place un mécanisme visant à faciliter les transferts d'argent des migrants de leurs pays d'accueil vers leurs pays d'origine. Cette offre vise 3,5 millions de personnes (dont 2,5 millions en France) et porte sur un flux de transferts estimé à 10 milliards d'euros. Concrètement, une nouvelle plateforme permettra aux migrants, désirant transférer de l'argent d'un pays à un autre, de bénéficier de l'ensemble des réseaux des banques participantes, soit environ 34.000 points de contact. Par ailleurs, la banque française Société générale consolide un réseau susceptible de canaliser les transferts et les investissements immobiliers des migrants dans leurs pays d'origine.