Venu défendre dans le New Hampshire son projet de réforme de l'assurance santé, Barack Obama a déclaré mardi qu'il voulait réduire les délais de commercialisation des médicaments génériques. "L'une des choses que je veux faire, c'est accélérer la mise sur le marché des médicaments génériques", a dit le président américain lors d'une réunion dans une école de Portsmouth. Il a aussi dénoncé les compagnies d'assurance qui, a-t-il dit, prennent les Américains "en otages" en réduisant l'éventail des risques couverts ou en réclamant des primes trop élevées. "Je pense que ce n'est pas bien: cela met des familles et des entreprises en faillite et c'est pourquoi je ferai adopter la réforme de l'assurance santé en 2009", a martelé le chef de l'exécutif. Un millier de personnes s'étaient rassemblées dans une rue conduisant à l'établissement où se tenait la réunion. D'un côté de la rue, des partisans de la réforme scandaient "Yes, we can!" et agitaient des pancartes proclamant "Les compagnies d'assurance sont ennemies du changement" et "Tous les Américains ont droit à des soins abordables". En face, des adversaires brandissaient des banderoles affirmant "Touche pas à mon système de santé" et "A la trappe, le plan santé d'Obama". Le débat de plus en plus acrimonieux sur la réforme de l'assurance santé a fait baisser la cote de popularité du chef de l'Etat. Barack Obama s'est fait offensif pour soutenir son projet de réforme de la protection sociale mardi, priant une foule de citoyens acquis à sa cause de ne pas écouter ceux qui cherchent à "effrayer et égarer le peuple américain". "Parmi toutes les techniques visant à vous effrayer, il y en a une vraiment effrayante, c'est de ne rien faire" a argumenté le président devant des partisans réunis dans un lycée du New Hampshire. Pour souligner que les assureurs peuvent tenir tête à une couverture publique, le président a fait une comparaison avec la poste américaine, qui est sans cesse distancée par ses concurrents privés, Fedex et UPS, selon lui. Un sénateur républicain passé sur ce dossier au camp démocrate, Arlen Specter, a été plus chahuté lors d'une réunion publique à Lebanon en Pennsylvanie. "Les bureaucrates seront encore là après vous" lui a crié un détracteur, et un autre: "Mes enfants et mes petits-enfants vont payer pour ça". Les détracteurs ont même attaqué le parlementaire, atteint d'un cancer, en estimant que sans le système de protection sociale actuel, il ne serait plus là pour en parler.