La notion de protection sociale assez couverte par l'Etat à travers différents mécanismes et tout un arsenal de garanties et de prévoyance, est malheureusement alourdie et entravée à chaque période du mois sacré du Ramadhan par un commerce anarchique. Le consommateur algérien est éprouvé par une vie chère par la faute de commerçants et de marchands informels. Ces derniers s'érigent de véritables foyers d'inflation touchant les ménages qu'ils soient riches ou pauvres, qui assistent impuissants à l'augmentation vertigineuse des prix des produits qu'ils soient de consommation courante ou occasionnelle à la faveur du carême. Le coup de masse est donné par la hausse qu'enregistrent les fruits et légumes, les viandes rouge et blanche et les autres denrées de large consommation. Au regard de cette flambée du marché local, il y a comme une entente sacrée entre tous les commerçants pour gagner un argent illicite non conforme ni à la religion ni aux textes en vigueur régissant le secteur du commerce. Le plumage du pouvoir d'achat du citoyen est devenu une pratique courante. En l'absence d'une rigoureuse régulation du marché, d'aucuns n'entendent se désolidariser pour fixer des prix concurrentiels. Toutes les valeurs spirituelles authentiques de la société algérienne sont broyées, alignées sur l'impératif de l'argent par la grâce d'un réseau de spéculateurs sans vergogne qui courent derrière l'accroissement de leur chiffre d'affaires. Ce qui explique que de gros bonnets se cachent derrière ce fléau et trempent dans le bain de vendre plus et plus cher pour assurer l'avoir au détriment des bourses les plus démunies. Un scénario qui se répète avec regret en pareille période. Un produit négatif qui touche à l'ensemble de la société algérienne. Un effet que tout le monde observe avec, pour première conséquence de plonger le citoyen dans l'engrenage du déclin. Face à ceux qui exploitent et briment le consommateur et les ménages, les pouvoirs publics sont interpellés pour combattre ces phénomènes récurrents qui sont en train de perturber toute la cohésion sociale. L'esprit dynamique de l'Etat, l'innovation dans les prestations et les transferts sociaux, se trouvent littéralement pénalisés par ces rapaces et par un marché informel démesuré et constamment compliqué avec autant d'abus qui agressent le citoyen, et entraîne à une dévaluation de l'effort social de l'Etat. Un mal pervers qui progresse à un rythme d'enfer. La protection sociale, la protection du pouvoir d'achat garantie par l'Etat voient de fait leur sens décroître de façon également endiablée. Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, dans son message adressé à la nation à l'occasion de la double commémoration du 20 Août 55 et 56, n'a pas hésité à mettre à l'index cette folie des prix à l'approche du mois du Ramadhan. Le chef de l'Etat en appelant à l'esprit ressuscitant la bonté, la chaleur humaine, la convivialité, l'entraide, la générosité, la piété et surtout la magnanimité et le pardon, exprime toute une volonté, à bien en finir avec cette spéculation à grand espace absolu et égal pour tous. Certes, il est impérieux pour les services du ministère du Commerce de se déployer pour atteindre cet objectif de régulation du marché pour freiner la spirale infernale de la vie chère, mais aussi, il est du devoir des ménages, du consommateur et de l'ensemble de la société civile à s'y consacré un peu plus contre cette délicate problématique. Il serait normal et sain que l'ensemble assume une part de prévoyance en limitant les achats qui ne sont pas nécessaires, ni une nécessité alimentaire pour garnir la meida du f'tour. Le moyen le plus efficace de réduire cette dépendance des spéculateurs, c'est encore de lutter collectivement contre l'inflation qui profite à ceux qui monopolisent la fraude, la hausse des prix, mais qui font perdre le pouvoir d'achat à celui qui en a le plus besoin en cette période de large consommation. Il est certain que la rigueur des initiatives et des mesures du gouvernement visant à réguler le marché et à protéger le consommateur, ont pour but de mettre en lumière certaines vérités qui seraient cruelles et choquantes pour ceux qui refusent de se soumettre à la concurrence loyale pour verser dans le commerce illicite et la fraude. Si le gouvernement réfléchit sur les moyens à mettre en pratique pour limiter les dégâts. Reconnaissant que les activités commerciales parasitaires sont, en grande partie, responsables de l'érosion du pouvoir d'achat et de la spéculation sur les prix des produits. Il est de fait urgent de s'atteler à ce problème, c'est-à-dire que tous les services concernés se mettent en activité pour réfléchir à de nouvelles interventions et à des sanctions plus sévères contre les spéculateurs et les fraudeurs. Ahmed Saber