Le projet d'accroissement des capacités d'acheminement par canalisations du gaz algérien vers l'Italie, sera livré, pour ses deux phases de réalisation, vers octobre 2008, a indiqué mercredi à Tunis le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil. Estimées à 7 milliards de mètres cubes/ an, les capacités supplémentaires à injecter par gazoduc, réalisables en deux phases, portent sur deux fois le volume additionnel de 3,5 milliards de m3/an, a précisé le ministre à l'issue de sa visite de travail de deux jours en Tunisie. Ces projets, a ajouté M. Khelil, sont exécutés en vertu de contrats signés par le groupe Sonatrach avec six compagnies italiennes, quatre pour la première phase du projet, et les deux autres concernés par sa seconde phase, en vue de répondre à leur demande en gaz. Le gazoduc qui alimente l'Italie et qui passe par la Tunisie va être augmenté en capacité. Il va nécessiter des investissements pour le renforcement de cette capacité afin de permettre l'approvisionnement de l'Italie en quantités supplémentaires. "Vers octobre 2008, nous serons prêts à inaugurer ces capacités additionnelles d'acheminement de gaz vers l'Italie", a précisé M. Khelil, en ajoutant que des investissements sont actuellement engagés pour accroître, de 8 milliards de m3/ an, les capacités de traitement des stations de compression en Tunisie. Les travaux ont déjà été entamés et devraient, au terme des deux étapes du projet, accroître de près de 25 % la capacité globale de transport par canalisations de gaz vers l'Italie, pour la porter de 27,5 milliards de m3/an actuellement à 34 milliards de m3/an. Pour rappel, Le gazoduc TTPC (trans-tunisian pipeline compagny) est un gazoduc qui a permis à l'Algérie d'exporter son gaz vers l'Italie et a déjà atteint 24 milliards de mètres cubes. Cela fait pratiquement trente ans qu'il existe et c'est une marque de coopération entre les deux pays. C'est aussi un projet dont la capacité va augmenter pour atteindre la capacité maximale qui est à peu près de 32 milliards de mètres cubes et cela à l'horizon 2009 au plus tard. L'Algérie figure parmi les trois principaux fournisseurs de gaz à l'Europe, à côté de la Russie et de la Norvège. Actuellement plus de 95% des exportations de gaz sont destinés à l'Europe. Sur le plan bilatéral les importations de source algérienne représentent plus de 80% des besoins du Portugal, 60% pour l'Espagne, 30% pour l'Italie, 22% pour la France. Du coup, la coopération algéro-tunisienne s'avère capitale pour l'acheminement du gaz algérien vers l'Europe, en particulier vers l'Italie. Par ailleurs, l'Algérie s'est engagée dans de grands projets structurants, reconnus "d'intérêt régional prioritaire" par l'Union européenne. Aux deux gazoducs reliant l'Algérie à l'Espagne via le Maroc et l'Algérie à l'Italie via la Tunisie, viennent s'ajouter deux autres ouvrages : le gazoduc Algérie-Espagne, Medgaz, d'une capacité initiale de 10 milliards de mètres cubes, et le gazoduc Galsi, d'une capacité similaire à celle du Medgaz qui reliera l'Algérie à la Sardaigne pour desservir le marché du nord de l'Italie (et peut-être la Corse). Grâce à cet énorme effort consenti, l'Algérie ambitionne, à travers la compagnie nationale Sonatrach, de devenir un acteur important de la distribution du gaz dans l'Union européenne.