Les dernières orientations du président de la République en Conseil des ministres, relatives à la flambée des prix et son corollaire sur le pouvoir d'achat des citoyens ne sont pas, semble-t-il, tombées dans l'oreille d'un sourd. Il est vrai que les directives sont adressées en premier au ministère du Commerce appelé à mettre des garde-fous contre la spéculation et la hausse injustifiée des prix. Le chef de l'Etat a clairement indiqué qu'aucune règle de liberté du commerce ne peut être invoquée pour justifier la limitation des capacités de l'Etat à imposer des pratiques commerciales loyales. Il a, par la suite, mis en avant la responsabilité entière des services de contrôle commercial qui doivent reprendre les choses en main.La question préoccupe au plus haut niveau, d'autant que la règle de l'offre et la demande n'est nullement respectée dans ce cas, car il s'agit d'une inflation qui réapparaît à chaque mois du Ramadhan. D'où l'initiative de l'Union générale des travailleurs algériens qui a installé un groupe de travail pour plancher sur cette question. Une étude dans ce sens est en préparation, selon Abdelkader Malki, chargé de la communication qui s'est exprimé sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Les experts travailleront sur la base d'un échantillon d'une "famille algérienne composée de 6 membres" afin de déterminer avec "exactitude leurs besoins" suivi d'un "travail de comparaison des prix au niveau national". Pour rappel, une étude similaire réalisée en août 2005 par l'UGTA a montré que le budget vital pour une famille algérienne de sept personnes atteint près de 25 000 DA. La Centrale syndicale compte ainsi soumettre des propositions à l'exécutif et tenter par là de répondre aux préoccupations des citoyens. C'est dans cet esprit que se prépare, d'ailleurs, la prochaine tripartite, pour le moins très attendue par le monde du travail. Outre les dossiers économiques, le volet social sera au centre de cette réunion et l'UGTA a déjà fait savoir qu'elle proposera une augmentation du SNMG de "12 000 à 20 000 DA". Le document sur les prix et le pouvoir d'achat qui sera finalisé prochainement, selon Abdelkader Malki, sera donc d'un grand apport pour défendre une telle proposition, d'autant que le chef de l'Etat s'est montré favorable, lors de la dernière campagne électorale, à revoir à la hausse le salaire national minimum garanti. Abdelghani M.