Les récentes restrictions décidées par le gouvernement en matière d'importations préoccupent entreprises et opérateurs du port de Marseille, touché par une baisse du trafic pouvant aller jusqu'à 40 % sur certains produits. Les nouvelles règles instaurées, dans le cadre de la loi de finances complémentaire pour 2009, durcit, en effet, les modalités d'importation des marchandises et interdit notamment de faire entrer des engins de travaux publics d'occasion. Dès le mois d'août, cette nouvelle politique a eu pour conséquence directe de diminuer de 40 % l'activité marchandises (vrac, conteneurs, etc.) des bassins Est du port de Marseille, dont l'Algérie est le premier client. Répondant à l'appel de l'Union maritime et fluviale de Marseille-Fos, la secrétaire d'Etat au Commerce, Anne-Marie Idrac, s'est rendue à Marseille le 28 septembre dernier, afin d'écouter des entreprises portuaires et des PME de la région Paca, affectées par les nouvelles dispositions qui imposent le crédit documentaire comme seule technique de paiement et interdisent l'envoi de matériels et biens d'équipement d'occasion. A l'issue de la réunion avec les entreprises à la Chambre de commerce et d'industrie de Marseille-Provence (CCIM-P), Anne-Marie Idrac a annoncé qu'elle apportait son soutien aux élus locaux qui ont prévu de se rendre à Alger dans les jours à venir, tout en se défendant de porter "un jugement sur la politique économique du gouvernement algérien", a insisté la secrétaire d'Etat. Cette démarche permet, selon elle, de " démultiplier ce qui se fait au niveau diplomatique ". Rappelant les liens d'amitiés avec le président algérien, le Maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, souhaite "un peu plus de souplesse" dans les mesures récemment adoptées. Un assouplissement qui, selon Michel Vauzelle, président de la Région Paca, pourrait se faire "au niveau des modalités d'application". Pour soutenir de manière "pragmatique et concrète" les entreprises, Anne-Marie Idrac suggère un partenariat portuaire avec Alger, citant l'exemple du domaine informatique. "D'autres propositions techniques seront affinées dans les prochains jours", a-t-elle ajouté sans entrer dans le détail. Il serait notamment question de réduire les délais d'obtention du crédit documentaire qui sont aujourd'hui de trois semaines à un mois. En août 2008, ce sont 82.000 tonnes qui ont transité par Mourepiane contre 42.000 au cours du même mois de 2009 sur l'activité conteneurs. Depuis septembre, le trafic conteneurs sur le bassin Est reprend quelque peu, mais reste en deçà de son activité normale. Lotfi C.