La politique de redéploiement et de restructuration du secteur public commence à porter ses fruits. Les différentes études relatives à la création des champions économiques, ou 13 sociétés économiques de développement (SED) en Algérie, lancées par les services du ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements (MIPI), n'ont permis de définir que 10 grandes entreprises. Les 10 secteurs qui ont été identifiés comme étant très porteurs, qui activaient dans le domaine de l'industrie et des services et qui seront organisés autour des SED, sont appelés à devenir des pôles économiques d'action sur les marchés national, régional et international. C'est ce qu'a révélé, jeudi, le ministre des Relations avec le Parlement, Mahmoud Khedri. Répondant à une question orale d'un membre du Conseil de la nation, Khedri a rappelé, à l'occasion, l'accréditation de cinq d'entre elles par le Conseil des participations de l'Etat (CPE) pour bénéficier du soutien de l'Etat. Il s'agit de Saidal, Air Algérie, la Société nationale des véhicules industriels (SNVI), l'Entreprise nationale de l'industrie électronique (ENIE) et enfin l'Entreprise des matériaux de construction. Quatre cabinets étrangers de consulting sont retenus par les pouvoirs publics afin de définir la stratégie à suivre pour la création de ces champions, pour lesquels le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements espérait en trouver au moins 13 entreprises. Chose qui n'était pas facile, d'autant que l'opération était un peu délicate. Il s'agissait de reprendre les bilans de 90 entreprises algériennes, de les refaire à zéro, de nommer les gens, de revoir l'organisation, le volet juridique, les liquidations d'entreprise et les fusions, ce qui est un travail extrêmement compliqué. Selon Khedri, la relance économique se base non seulement sur la mise à niveau des entreprises privées, la privatisation des EPE, mais aussi sur le secteur public marchand, à travers les 10 entreprises. Dans ce contexte, il a précisé que le ministère s'employait à redéfinir la structure du secteur public commercial et industriel et à créer de grands groupes industriels compétitifs susceptibles de contribuer à la relance et au développement de filières porteuses et des activités essentielles à la réalisation d'un développement durable dans le pays. Aussi, le redéploiement sectoriel repose, selon lui, sur les activités industrielles manufacturières et la valorisation des ressources naturelles que recèle l'Algérie, tant dans la pétrochimie que dans la sidérurgie, les engrais ou les matériaux de construction, avec pour objectif de réaliser des partenariats public-privé et de réunir les conditions nécessaires au développement d'industries compétitives. Dans ce cadre, les SED ne seront qu'un aspect de la relance de l'industrie nationale, dont la contribution au P/B est passée en quelques années de 18% à 5 % actuellement. Lotfi C.