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Ne s'oriente-t-on pas vers un duo, Etats-Unis d'Amérique-Chine ? Face aux enjeux géostratégiques mondiaux horizon 2015/2020, et de la dépréciation du dollar
Abederrahmane Mebtoul La crise mondiale actuelle devrait préfigurer de profonds bouleversements géo- stratégiques entre 2015/2020 et notamment des futures relations entre les Etats-Unis d'Amérique et la Chine , objet de cette modeste contribution articulée en cinq questions- réponses. Première question : face à la crise mondiale quelles sont les résolutions des 6/7octobre 2009 de la Banque mondiale et du FMI à Istanbul? Le directeur général du FMI venant d'affirmer lors de la dernière réunion à Istanbul le 6 octobre 2009 que la crise mondiale est sans pareil et que la reprise sera lente avec une prévision de 1,8% en 2010 contre une régression de 2,5% en 2009. Comme un taux de croissance se calcule par rapport à la période antérieure, et une croissance après à un taux négatif de l'année précédente donne toujours un taux faible, aussi, comme après une grave maladie , la convalescence durera de longues années, au minimum jusqu'en 2013/2014 si les thérapeutiques s'avèrent efficaces et donc qu'une légère reprise soit effective début 2011, pour que l'économie mondiale retrouve son ancien niveau supposant une coordination mondiale sans faille et une nouvelle régulation , ce qui n'est pas évident avec les divergences entre les USA et l'Europe d'une part, les pays émergents et les pays développés, d'autre part. Cette réunion n'a fait qu'avaliser ce qui a été décidé lors de la dernière réunion du G20 les 24/25 septembre 2009 à Pittsburgh, regroupant les pays les plus riches de la planète concernant 20 Etats représentant 87% du PIB mondial, 60% de la population de la planète mais 10% seulement des Etats (1) se sont réunis juste avant les 24/25 septembre 2009 à Pittsburgh, (Pennsylvanie, Est des Etats-Unis). Les résolutions se sont articulées autour de quatre objectifs : -Premièrement, l'institutionnalisation du G20 comme "principal Forum économique mondial". Cependant, c'est en 2010 lors des prochaines réunions qu'il y aura discussion de la nouvelle architecture du G20 : quels pays doivent en être membres, à quelle fréquence doit-il se réunir. C'est dans ce cadre que s'inscrit la réforme partielle du FMI : une victoire surtout pour la Chine mais également pour l'Inde, le Brésil, la Turquie et la Corée du Sud , le G20 s' étant mis d'accord pour transférer dès 2011, 5% des droits de vote des pays développés aux pays émergents car si le cas des USA reste le même, avec 32% des voix au FMI, le Européens apparaissent collectivement surreprésentés au G20, alors que leur poids dans l'économie mondiale n'excède pas 25%, aujourd'hui, les pays développés détenant 57% des voix au sein du FMI, contre 43% aux pays émergents. ; -deuxièmement, ouvrir les pistes d'une réforme en profondeur du système financier international par un " code de bonne conduite ", la Taxe Tobin qui fut proposée en 1972 par le prix Nobel d'économie James Tobin consistant en une taxation des transactions monétaires internationales afin de ne pas inciter à la spéculation (encadrement plus sévère, à l'avenir, des primes des traders), les normes comptables entre Européens et Américains devant être harmonisées en 2011 bien qu'existent toujours des divergences, de part et d'autre de l'Atlantique, les normes actuelles gonflant artificiellement le bilan des banques américaines ; -troisièmement, prendre de nouvelles initiatives pour parer à d'éventuelles faillites bancaires et imposer aux banques de nouvelles normes comptables, notamment en instituant des règles plus strictes sur les agences de notation, la titrisation et les parachutes dorés, des trous noirs de la finance estimés à 10.000 milliards $ par la supervision et de l'immatriculation des hedge funds (dont 62% sont localisés dans les paradis fiscaux), l'opacité des paradis fiscaux ayant aggravé la crise financière, 40 à 50% de l'ensemble des flux financiers transitent par des territoires dits non coopératifs, avec comme corollaire une économie très dépendante de l'activité bancaire et financière. Enfin quatrièmement, accroître les dépenses publiques à travers des déficits budgétaires coordonnées,et ciblés ( en espérant que cela ne dégénère pas par une hyperinflation en cas de non reprise de l'économie réelle), une relance globale de 5000 milliards $ étant prévue d'ici fin 2010 mais au profit des économies d'énergies pour le BTPH et des technologies propres pour le secteur automobile, remettant d'ailleurs le cause au pacte de stabilité européen (3% du PIB et dépenses publiques sur /PIB moins de 60%). La résolution finale a insisté sur le fait que le renforcement du système de régulation ne saurait signifier protectionnisme,et que ces dépenses publiques sont destinées en majorité aux entreprises privées ( politique keynésienne ciblée) d'où des réunions prochaines avec l'Organisation mondiale du commerce(OMC). La deuxième question : quelles sont les raisons de la dépréciation du dollar ? Le dollar vient de dépasser la barre symbolique depuis le 08 septembre 2009 à 1,45 dollar un euro, fluctuant depuis quatre mois entre 1,41 et 1,47 dollar un euro ayant perdu plus de 45% de sa valeur depuis 2000, certains instituts stratégiques mondiaux prévoient sa dépréciation à plus de 1,50 dollar un euro. Avec l'envolée du chômage (baisse du pouvoir d'achat des ménages et endettement, car la prime à la casse par exemple pour les voitures est transitoire) qui atteindra son point culminant en 2010, le risque également est le passage de la crise des prêts hypothécaires à une crise des crédits à la consommation. C'est cette faiblesse du dollar qui fait grimper notamment le cours des matières premières (l'or qui a dépassé les 1000 dollars l'once) et le pétrole encore que n'existe pas de corrélation entre la hausse/baisse des prix des cours du pétrole et celui du dollar. Par ailleurs cela aura des répercussions sur les taux d'intérêt à moyen terme qui devront être relevés, ayant un impact négatif sur le retour à la croissance de l'économie mondiale. Car, la politique monétaire des Etats-Unis d'Amérique depuis 1971 , date de la non convertibilité du dollar vis-à-vis de l'or correspond donc à une politique volontaire de baisse du dollar afin d'essayer de réduire le déficit commercial et de limiter la valeur réelle de leur endettement mondial libellé en dollars. Car la remontée du dollar face aux principales monnaies mondiales, supposerait une forte hausse des taux d'intérêts de la Fed et une baisse de la création monétaire, en contradiction avec le programme du nouveau président US dans la mesure où toute appréciation aurait pour conséquence le frein du marché immobilier (crédits inabordables du fait d'une hausse des intérêts sur les ménages endettés à taux variables), la consommation américaine pouvant être freinée avec le risque d'accélération des faillites des entreprises. A suivre...