Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, M. Abdelhamid Temmar, a pour la énième fois affirmé que l'actuelle politique du gouvernement se base notamment sur la relance du secteur industriel national, afin d'encourager la production locale et réduire ainsi le recours à l'importation. "L'Etat a décidé de relancer des opérations ciblées de telle manière à relever les industries locales, notamment les industries pétrochimique, mécanique, sidérurgique, automobile, et peut-être aérienne, afin de créer de l'emploi et faire démarrer la machine industrielle. Il faut dire que l'industrie avec l'agriculture constituent les bases essentielles de la production nationale" a-t-il déclaré, hier, à l'occasion de l'ouverture officielle du salon professionnel international de l'Industrie, tenu au Palais des expositions des Pins maritime à Alger. Avant d'ajouter dans le même ordre d'idées : "Actuellement nous sommes dans une très grande crise internationale qui n'est pas résorbée ; certes elle est plus ou moins résorbée sur le plan financier en Algérie, mais sur le plan de la production nous sommes encore loin du compte ; il est clair que l'Algérie doit développer son appareil de production" a-t-il souligné. Il dira concernant l'investissement dans le secteur que "nous avons essayé d'attirer les investisseurs étrangers, ils sont venus nombreux nous les remercions, ils ont créé de l'emploi, malheureusement ces investisseurs vont là où ça les intéressent, mais ne vont pas par contre dans les secteurs qui nous intéressent" a-t-il fait remarquer. M. Temmar a, par ailleurs, déploré l'absence du secteur privé dans l'industrie ; il dira, dans ce contexte, que le secteur privé est pratiquement absent, il ne s'aventure pas dans les secteurs importants qui contribuent à la croissance économique, l'intégration régionale et la compétitivité de l'Algérie. Interrogé, en outre, sur la décision du gouvernement de se lancer dans l'industrie automobile, le ministre déclarera à ce propos que "nous avons l'intention ferme d'avoir une industrie automobile de grande consommation, des véhicules industriels et intermédiaires, et si nous lançons cette industrie nous allons utiliser les sous-traitants nationaux et non pas étrangers nous voulons des véhicules fabriqués au moins à hauteur de 30%, 40%, ou 50% par un savoir-faire algérien ". Mais, M. Temmar a, par contre, démenti avoir déclaré que l'Algérie aura sa propre voiture d'ici 10 ans. Il s'est contenté de dire que toute politique est décidée par le gouvernement mais non par un simple ministre "c'est une politique qui n'a rien à voir avec Temmar" a-t-il rétorqué. Il convient de rappeler, dans ce cadre, qu'un protocole d'accord a été conclu en août dernier entre un groupement d'opérateurs économiques algériens, émiratis et allemands pour la création de sociétés d'économie mixte pour des projets industriels au niveau des pôles mécaniques de Aïn Smara, Oued Hamimine et Tiaret. La partie émiratie de ce groupement se compose du groupe Aabar Investments, tandis que celle de l'Allemagne comprend les sociétés Man Ferrostaal, Daimler, Deutz MTU et Rheinmettal. Ce protocole devra signer l'acte de naissance de la voiture algérienne. " l'Algérie est le seul pays dans la sous-région qui dispose d'un tissu vraiment puissant dans la mécanique, l'électromécanique, la chimie et la pétrochimie, que nous voulons développer. C'est la raison pour laquelle cet accord a été signé", avait déclaré à ce propos, M. Temmar. Il a signalé que l'Algérie souhaite développer ce secteur avec des partenaires étrangers d'une part, et encourager d'autre part, le partenariat national public et privé. A une question sur la décision de l'Etat d'effacer les dettes des entreprises publiques telles que l'Eniem et la SNVI, le ministre à fait savoir que cette décision à été prise par le gouvernement après des études basées sur des analyses systématiques. Samira Hamadi