L'industrie algérienne pourrait réaliser, dans les prochaines années, un taux de croissance à deux chiffres, de 10% à 15%. C'est du moins ce qu'a indiqué hier le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements M. Abdelhamid Temmar. Invité de l'émission " En toute franchise " de la Chaîne III de la Radio nationale, le ministre a estimé que "si la stratégie industrielle se concrétise, on pourra avoir un taux de croissance à deux chiffres dans l'industrie et un taux de croissance globale hors hydrocarbures de 8%"."Nous voulons maîtriser la technologie comme les Sud-coréens l'ont fait. Ramener des machines, les desosser pour pouvoir les fabriquer localement dans les prochaines années", a ajouté M. Temmar. Le ministre est resté toutefois évasif sur le projet de fabrication d'une voiture algérienne en affirmant que les discussions se poursuivent avec plusieurs groupes étrangers pour trouver "ce qu'il y a de mieux pour le marché et le consommateur algériens". M Temmar a également indiqué que l'Algérie ne veut pas de l'argent des investisseurs étrangers, mais de leur technologie et savoir-faire. La Loi de finances complémentaires pour 2009 exige que la majorité (51%) du capital dans les projets d'investissements impliquant des étrangers soit détenue par des Algériens résidants. En échange, l'Algérie offre des avantages comme le financement interne par les banques locales, le foncier et une fiscalité réduite. Cette mesure, qui a suscité quelques critiques en Algérie et à l'étranger, ne semble plus constituer un obstacle pour les investisseurs étrangers, selon le ministre. "Nous discutons avec les Allemands, les Chinois, les Portugais qui veulent faire des choses avec nous", a déclaré M. Temmar. "Ce n'est pas l'argent des investisseurs qui nous intéresse, mais leur savoir-faire", a-t-il dit. M. Temmar est revenu sur les choix économiques du président Abdelaziz Bouteflika depuis 1999. "Au début la priorité était donnée à la stabilisation du pays au plan social. L'objectif a été atteint. Au plan macroéconomique, le pays est stable également. Maintenant nous avons des bases solides pour entamer la relance industrielle d'une manière forcenée", a-t-il dit. Pour concrétiser la nouvelle stratégie industrielle, le gouvernement a décidé de s'appuyer sur le secteur public qui "dipose d'une activité industrielle", selon M. Temmar. "Le secteur privé est dans l'industrie facile", a-t-il ajouté. Le ministre a annoncé un programme unifié de mise à niveau de 20.000 entreprises sur cinq ans et la création d'un MBA à l'Institut national de la productivité et du développement. Entre 50 et 60 millions d'euros ont été "injectés" dans le secteur de la mécanique pour le développer, et le Groupement industriel des ciments d'Algérie a été créé, a-t-il précisé. Sur la suppression du crédit à la consommation (mesure de la LFC 2009), le ministre a déclaré: "Nous vivons de 60% de l'importation. Le crédit à la consommation a servi à financer des industries à l'étranger". Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, a également annoncé que dans le cadre de la mise en place de zones intégrées de développement industriel (ZIDI) à l'échelle nationale, cinq wilayas pilotes seront dotées d'administrations et de centres de recherche. Ainsi, les wilayas pilotes qui sont retenues en premier lieu pour le test sont : Annaba, Bordj Bou-Arréridj , Oran, Sétif et Blida ; quatre autres wilayas suivront dans une seconde étape. " Nous avons décidé que parmi les 29 wilayas qui vont bénéficier de cette même expérience par la suite (zones intégrées de développement industrielle), seront matérialisées en tant que réseau regroupant, dans un cadre de partenariat, les opérateurs économiques de divers secteurs, les entreprises publiques et privées, les centres de recherche, les administrations, les universités, les centres d'innovation, etc. de manière à avoir une densité plus grande d'administrations et de centres de recherche dans tout le territoire national ", a affirmé M Temmar . Il a ajouté qu'"aux cinq wilayas pilotes qui sont retenues pour la concrétisation de ce projet, vont s'ajouter quatre autres wilayas : Sidi Bel Abbès, Constantine, Tlemcen, Ghardaïa". Dans ce sens, cette future zone sera supervisée par une cellule composée d'experts et de spécialistes en la matière au niveau national. Ils travailleront en collaboration avec les services de la wilaya et des communes, les associations professionnelles et l'université, etc. Ces experts sont appelés à devenir un élément essentiel qui s'associera avec les efforts de la direction de la wilaya pour l'intégration de la zone de développement industrielle. En effet, "11 directeurs ont été déjà sélectionnés et vont être placés pour commencer ce travail de densification industrielle à travers le territoire national ", a-t-il conclu. Par ailleurs, il est à noter que le choix pour ces wilayas s'est opéré grâce aux potentialités énormes que recèlent celles-ci, notamment dans plusieurs secteurs, surtout en économie, (l'industrie de la promotion et la fabrication, etc.) Aussi, veut-elle un moyen qui favorise dans le futur l'amélioration de la compétitivité industrielle à l'échelle nationale. De plus, l'objectif escompté par le ministère pour la création de cette zone, est l'amélioration de la productivité des entreprises et leur efficacité au-delà de la réactivation de la compétitivité industrielle. En outre, ce projet de zone intégrée de promotion industrielle est un nouveau concept algérien qui s'adapte à la situation actuelle du pays, notamment dans le cadre de la stratégie mise en place par les pouvoirs publics dans la perspective de développement de ce créneau, et d'appui aux entreprises économiques étatiques et privées.