Le président de la banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke, a plaidé lundi pour une économie mondiale plus équilibrée et a exhorté une nouvelle fois les pays du monde entier à "résister fermement" au protectionnisme. Le plus grand défi qui se pose à moyen terme tant pour l'Asie que pour les Etats-Unis est d'arriver à une croissance économique plus équilibrée et, par la même occasion, de réduire davantage les déséquilibres mondiaux", a déclaré M. Bernanke lors d'une conférence à Santa Barbara, en Californie (Ouest des Etats-Unis).Pour cela, a-t-il déclaré, "les Etats-Unis doivent augmenter leur taux d'épargne national" et "la façon la plus efficace d'y parvenir" passe par un "engagement clair" des autorités de Washington "à réduire le déficit" à long terme. De leur côté, "la plupart des économies d'Asie" doivent "agir [...] pour faire augmenter leur demande intérieure", a ajouté M. Bernanke, selon le texte de son allocution distribuée à la presse. Avec la crise, les ménages américains ont commencé à épargner davantage, et le déficit des comptes courants s'est réduit, tandis que dans de nombreux pays d'Asie, des mesures de relance ont permis de doper la demande intérieure, mais avec la reprise, "les déséquilibres pourraient réapparaître d'eux-mêmes", a dit M. Bernanke, qui s'exprimait lors d'une conférence sur "l'Asie et la crise financière mondiale". "Nous devons éviter à tout prix que les déséquilibres non viables, en matière de commerce et de flux de capitaux, ne cessent de s'aggraver", a ajouté M. Bernanke, dont les arguments rejoignent ceux déjà exprimés par le Fonds monétaire international (FMI) et les engagements pris par les pays avancés et émergents réunis dans le G20. Revenant sur les effets de la crise financière sur l'Asie, M. Bernanke a estimé que celle-ci avait renforcé "l'engagement" des pays de ce continent en faveur d'une "croissance tirée par les exportations, soutenue par de forts excédents des comptes courants et une accumulation des réserves de changes". De ce point de vue là, a-t-il ajouté, "la réponse de l'Asie à la crise semble avoir été loin d'être efficace". Notant que les échanges commerciaux "semblent avoir été une courroie de transmission de la crise" à "presque toutes les économies d'Asie" et que celles dont le système financier était le plus ouvert ont le plus souffert du ralentissement, le chef de la Réserve fédérale a exhorté une nouvelle fois les dirigeants de la planète à "résister fortement au protectionnisme et à l'érection de barrières aux flux de capitaux". "Bien qu'une intégration plus forte à l'économie mondiale augmente naturellement la vulnérabilité aux chocs de celle-ci, il y a des preuves considérables montrant que l'ouverture favorise une croissance économique plus forte sur le long terme".