La récession s'est bien installée. La prochaine réunion du G20 à Londres transparaît comme celle de la dernière chance. Les précédentes rencontres ne se sont soldées que sur des slogans mettant à l'index le protectionnisme résurgent en Occident, mais rien de concret. Les patrons de banques centrales commencent à s'agiter. Lundi, Jean Claude Trichet, président de la BCE, annonçait espérer une reprise très prochainement. Pourtant, l'horizon n'aura jamais été aussi sombre. Pour sa part, le président de la Réserve fédérale américaine, Ben Bernanke, semble avoir une révélation : il faut réformer le système financier mondial. Ce qui était une évidence pour certains a coûté plusieurs milliards de dollars injectés dans divers plans de relance afin qu'elle apparaisse sur le viseur de la Fed. Le président de la Fed reconnaît enfin les torts de la grande Amérique. Il estime que les réformes doivent être coordonnées le plus possible à l'échelle internationale. Elles doivent se concentrer, en particulier, sur la création d'une autorité chargée de contrôler les risques systémiques et sur la surveillance des établissements “trop importants” pour qu'on les laisse s'écrouler sans dommages pour l'ensemble du système. Le président de la Réserve fédérale a aussi appelé à améliorer les systèmes de trading, de paiement et de règlement-livraison et a critiqué la procyclicité dangereuse du “mark-to-market” dans la réglementation comptable. Néanmoins et c'est bien américain, le chef de la Fed a aussi plaidé pour que son institution joue un rôle important dans la réglementation financière à venir. Espérons juste que la prochaine réunion du G20 ne solde pas, comme à l'habitude, par des slogans creux. L.B