L'Algérie ambitionne d'attirer plus d'investisseurs arabes des riches pays du Golfe, notamment les Emirats arabes unis. L'Algérie se tourne de plus en plus vers des investisseurs arabes pour "booster" un peu plus l'économie nationale en pleine mutation. Selon un rapport de OBG, il s'avère qu'au cours des dernières années les investisseurs des Emirats arabes unis (EAU) ont joué un rôle clé dans le développement de l'économie algérienne. En effet, encouragés par une ouverture grandissante de l'Algérie aux investissements étrangers, les sociétés basées aux EAU ont placé leurs investissements et leurs ressources dans différents secteurs économiques du pays. Camille Nassar, président de National Holding (NH) Algérie, a déclaré à OBG que les investisseurs émiratis considéraient de façon positive l'avenir de l'économie algérienne. Les occasions abondent, surtout considérant l'excellent travail effectué par le gouvernement algérien en termes de développement des infrastructures routières et maritimes, de logements sociaux, ainsi que le secteur de l'énergie." Selon M. Nassar, l'Algérie sera un centre pour les transactions nord-africaines de plus en plus nombreuses de la société. La visite en Algérie, en mai dernier, du sultan Bin Saeed Al Mansouri, ministre de l'Economie des EAU, avait pour objectif principal de remettre sur les rails une relation bilatérale qui était autrefois lucrative. Pendant cet événement, il a été noté que malgré la réduction des entrées de capitaux en Algérie à cause de la crise financière, les investissements provenant des EAU avaient atteint au total 27.2 milliards d'euros, ce qui faisait des EAU l'investisseur arabe le plus important du pays. Le sultan a ensuite ajouté que l'industrie, l'agriculture et le tourisme étaient les secteurs au plus fort potentiel pour les investissements et la coopération dans les années à venir. Les investisseurs émiratis diversifient leurs projets en Algérie L'avènement de la crise financière a réduit l'engagement des EAU en Algérie dans la mesure où les investisseurs émiratis ont vu les conditions de financement se resserrer dans leur propre pays, obligeant plusieurs fonds d'investissement à réduire leurs activités, voire à se retirer totalement de certains projets. Ainsi, l'entrepreneur Emaar Properties, basé à Dubaï, a annulé quatre très grands projets, y compris la construction d'une nouvelle ville à Sidi Abdallah, ainsi qu'un complexe de soins de santé dans la périphérie ouest de la capitale. Jusqu'au milieu de 2008, le secteur de l'immobilier constituait l'attrait principal pour les investissements des sociétés émiraties. En effet, plusieurs sociétés immobilières, dont Emaar, Al Qudra et Emirates International Investment Company (EIIC), avaient annoncé des projets de plusieurs milliards de dollars. Ces annonces ont été suivies par de nouveaux investissements dans le secteur industriel, comme celui d'Emirates Aluminium International, une société basée à Dubaï, qui a annoncé la construction d'une aluminerie d'une valeur de 5.1 milliards d'euros à Béni Saf dans l'Ouest de l'Algérie, et celui d'EIIC dans le câblage électrique, l'agriculture et la banque. Afin de mieux se protéger contre la volatilité sectorielle, les investisseurs émiratis commencent également à diversifier leurs projets en Algérie, notamment en investissant hors du secteur immobilier. National Holding (NH), la société de participation privée d'Abou-Dabi, à qui appartient EIIC, en est un exemple. En mai dernier, la société, qui a des investissements exclusifs en Algérie, a annoncé qu'elle restructurait son portfolio global en cinq grandes catégories commerciales : EIIC (investissements), Bloom (immobilier), Exeed (industrie), Rise (spéculation) et Petromal (énergie). Les activités de NH dans le secteur immobilier sont dominées par deux projets à grande échelle. Le plus éminent est le Parc Dounya, qui devrait être un des plus grands parcs urbains du monde avec ses 800 hectares de superficie. Les travaux devraient débuter avant la fin de l'année, on attend le feu vert des autorités chargées des investissements. Le deuxième projet d'investissement immobilier de la société est Oran Waterfront, un très grand complexe touristique. Il comprendra une marina, un aquarium et un musée de la mer, ainsi que deux hôtels cinq étoiles, des bureaux et des logements de luxe. La société a officiellement présenté le projet ce mois-ci aux autorités régionales et elle voudrait le soumettre au Conseil national de l'investissement d'ici la fin de l'année. Exeed, qui vient d'être restructurée, a récemment entrepris la construction d'une usine de câbles qu'elle a appelée Cablet El Djazaïr, qui vise à fabriquer un total de 45 000 tonnes de câbles de cuivre et 7 000 tonnes de câbles d'aluminium pour le réseau électrique du pays, qui croît très rapidement. L'usine devrait être terminée dans les 18 à 24 mois. De plus, la société négocie actuellement l'achat d'un terrain pour la construction d'une ferme de fabrication de lait à grande échelle, Mahassil.