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Quel avenir pour les investissements arabes en algérie ? Blocages bureaucratiques, foncier, crédits, transparence, crise financière, exigence de la majorité
Après quelques mois de gel, le cas du groupe Emaar est, semble-t-il, réglé. L'Emirati compte démarrer enfin ses projets d'investissement dès le mois de mars prochain. Les projets d'investissements envisagés par les investisseurs arabes en Algérie sont restés pour la plupart au stade des intentions. Des sommes faramineuses se chiffrant en plusieurs dizaines de milliards de dollars sont déclarées çà et là, mais moindre est le montant investi jusque-là. Il est constaté un manque flagrant de transparence dans la façon avec laquelle sont menés ces projets. Certains groupes arabes, notamment de la région du Golfe, promettent monts et merveilles pour notre pays. Sur la dizaine de fonds d'investissements privés qui ont exprimé leur bonne volonté, rares sont ceux qui ont donné l'impression d'être sérieux. Les investissements arabes en Algérie demeurent, en effet, faibles par rapport aux capacités financières des hommes d'affaires et en particulier ceux du Moyen-Orient. Les blocages se situent, selon les experts, au sein des crédits bancaires et du foncier. Cette dernière contrainte a été, d'ailleurs, le facteur de blocage avancé par le groupe Emaar qui a promis d'investir pour une enveloppe de 25 milliards de dollars, soit 80% des investissements arabes en Algérie. L'Emirati n'a toujours pas démarré ses projets chez nous. Après quelques mois de gel, Emaar compte démarrer enfin ses projets d'investissement dès le mois de mars prochain. Il s'agit de quatre chantiers, notamment celui de la restructuration et la modernisation d'une gare ferroviaire, la transformation de la baie d'Alger, un nouveau campus universitaire et l'implantation d'un campus technologique dans une nouvelle ville. À noter aussi le fonds étatique émirati Moubadala qui s'est associé à Sonatrach dans le mégaprojet d'aluminerie de Béni Saf. L'Algérie se tourne donc de plus en plus vers des investisseurs arabes pour “booster” un peu plus l'économie nationale en pleine mutation. Or, l'Etat a décidé de détenir désormais la majorité dans tous les projets d'investissement initiés en partenariat avec des groupes étrangers et ne cédera plus de terrains aux investisseurs. Ces deux décisions ont été rendues publiques par les services du chef du gouvernement. Observateurs : “2009 s'annonce comme une bonne année” Ainsi, le projet d'aluminerie algéro-émirati, qui a été conçu initialement avec une répartition du capital de 30% aux Algériens et 70% aux Emiratis, n'a pas été du goût des autorités algériennes. Et comme le contrat n'a pas encore été signé, la répartition des parts sera de ce fait revue. La partie algérienne détiendra de nouveau 51% et les Emiratis 49%. Il sera, par conséquent, difficile aux Arabes de tenter de réaliser des plus-values en cédant leurs projets. Le cas Orascom Cement, qui a été racheté par le groupe Lafarge, est encore un exemple frappant qui est resté aux travers de la gorge du gouvernement. Toutefois, pour de nombreux observateurs, 2009 s'annonce comme une bonne année pour les investissements arabes en Algérie. Tout porte à croire qu'en 2009, les investissements arabes au Maghreb voire en Afrique, attirés par un différentiel de rendement que la crise mondiale a rendu encore plus avantageux, devraient se poursuivre sur leur lancée de 2008. Les signes d'un renforcement en 2009 des flux arabes vers le Maghreb sont perceptibles déjà en Algérie. Ces dernières semaines, Alger a connu plusieurs visites de hauts responsables des pays du Golfe. Cependant, une réalité est à craindre : “Le monde arabe a perdu 2 500 milliards de dollars pendant les quatre derniers mois du fait de la crise financière internationale”, a averti un des dirigeants arabes. Les six membres du Conseil de coopération du Golfe (Arabie saoudite, Qatar, Koweït, Bahreïn, Emirats arabes unis et Oman) ont, soit reporté, soit annulé, environ 60% des projets de développement en raison de la crise. Les pertes principales proviennent d'une chute estimée à 40% de la valeur des 2 500 milliards de dollars des investissements arabes à l'étranger, de la perte de plus de 600 milliards de dollars due à l'effondrement des marchés boursiers et une chute importante des revenus pétroliers. B. K.