La route transsaharienne est nécessaire au développement des échanges économiques entre les pays concernés. Depuis leur lancement en 1975, les travaux de réalisation de la route transsaharienne ont connu des hauts et des ba, et ce pour des raisons multiples, notamment celles liées au manque de moyens financiers. Aujourd'hui, les choses semblent prendre une autre tournure, et le projet avance dans son ensemble. D'ailleurs, une rencontre qui réunira l'Algérie, le Niger et le Nigeria aura lieu en mois de décembre prochain. Cette annonce a été faite jeudi dernier par le premier responsable du secteur des Travaux publics, M. Amar Ghoul, en marge d'une séance consacrée aux questions orales à l'APN. Cette réunion a pour objectif d'examiner les moyens de financement du tronçon nigérien de la route transsaharienne devant relier Alger à Lagos. Les tronçons algérien et nigérian du projet qui s'inscrit dans le cadre du Nouveau Partenariat pour le Développement en Afrique (NEPAD) ont été achevés et il ne reste que le tronçon nigérien dont l'étude a été prise en charge par l'Algérie et le Nigeria. D'importants tronçons de cette route transsaharienne, longue de 3000 km, sont prévus dans plusieurs wilayas du pays, a indiqué le ministre. Donnant plus de détail sur le projet, le ministre a souligné la réalisation de 1.000 km de la route transsaharienne qui relie l'Algérie au Nigeria, ajoutant que 300 autres km seront réalisés au début de l'année prochaine. Il a également indiqué que " 60 milliards de dinars algériens (833 millions de dollars) avaient été consacrés à ce tronçon qui comprend 800 km entre la wilaya de Tamanrasset (sud) et les frontières du Niger et 200 km reliant certaines wilayas traversées par cette route comme Blida, Médéa et Laghouat ". La transsaharienne n'est pas qu'un simple projet, mais un chantier qui a coûté au Trésor public une enveloppe financière de l'ordre de 64 milliards de dinars. Il a été retenu dans les différents programmes, à savoir le programme quinquennal 2005 /2009, le programme spécial Sud et le programme des Hauts Plateaux, un nombre important d'actions visant le parachèvement de la branche nigérienne entre Tamanrasset et In Guezzam, la réhabilitation, le renforcement, le dédoublement et la modernisation de la route Transsaharienne. L'Algérie s'est engagée à réaliser un axe principal qui s'étale sur 2400 km. La transsaharienne, une fois achevée permettra au continent africain de sortir de son isolement et de faciliter les échanges commerciaux entre les pays africains et de s'ouvrir vers le Vieux Continent. Avec la réalisation de ce grand réseau routier, le Continent noir vient de relever un défi à trois dimensions, politique, stratégique et économique.D'autant plus que la livraison totale de cette infrastructure routière coïncide avec celles du gazoduc nigérian et du projet de câble de fibres optiques qui suivent pratiquement le même tracé et traversent le territoire algérien en direction des marchés européen et méditerranéen. La livraison de ce projet va permettre de se fixer sur les potentialités commerciales et de mettre en place les mécanismes susceptibles de stimuler les échanges entre les six pays membres du Comité de liaison de la route Transsaharienne. Nassima Bensalem