Depuis leur lancement en 1975, les travaux de réalisation de la route transsaharienne ont connu des hauts et des bas et ce, pour des raisons multiples, notamment celles liées au manque de moyens financiers. Aujourd'hui les choses semblent prendre une autre tournure, puisque 75% de la totalité du projet ont été réalisés à ce jour, à savoir 7 000 kilomètres de cette route qui reliera Alger à Abuja, sur 9 000 kilomètres. Pour sa part, l'Algérie qui est concerné par la réalisation de 2 800 kilomètres dont le coût est estimé à 400 millions de dollars, il ne lui reste qu'un tronçon de 650 kilomètres à réaliser. Ce constat a été donné hier lors de la tenue à l'hôtel Aurassi de la 47e session du Comité de liaison de la route transsaharienne (CLRT) présidée par le premier responsable du secteur des travaux publics M. Amar Ghoul. Ce dernier n'a pas manqué de souligner que beaucoup de facteurs ont freiné par le passé l'avancement des travaux. Néanmoins, il a révélé que "le projet avance et que les choses ont évolué de façon significative depuis la tenue, en avril 2006, de la dernière session du comité", chose qui a été confirmée par le secrétaire général du CLRT ; M. Ayadi, qui a indiqué que "les perspectives pour le développement de la route transsaharienne n'ont jamais été aussi bonnes. Le ministre a avancé une nouveauté liée au fait que les six pays (l'Algérie, la Tunisie, le Tchad, le Niger, le Nigeria et le Mali) qui chapeautent le projet projettent dans un premier temps de reconvertir 1 000 kilomètres de la transsaharienne en voie express. Toutefois, le ministre a invité les bailleurs de fonds nationaux et internationaux à financer le reste du tronçon. Pour cela, il a souligné que "nous sommes prêts à organiser des tables rondes afin de discuter sur cette démarche qui permettra de booster et encourager le développement du projet". Quant à la qualité des travaux, le ministre a précisé qu'un dossier consistant doit être élaboré et exposé à l'occasion de la tenue du Congrès mondial des routes, qui discutera ainsi de l'ensemble des problèmes, entre autres le problème de balisage, de l'ensablement et de l'entretien qui doit se faire en conformité des solutions locales. Il a, dans ce sens, évoqué la nécessité de réaliser le projet avec des matériaux locaux conformes à la topographie de la région. Pour ce qui est de l'état d'avancement des travaux du projet, il y a lieu de citer le pont de Gao, sur le fleuve Niger (300 m) au Mali, qui a été achevé en septembre dernier Au Niger les travaux de construction d'une section de 94 km entre Agadez et Zender ont commencé en février 2006 ; 50 km sont déjà achevés et le lancement des travaux de construction des 200 kilomètres de la section Arlit-frontière algérienne est programmé pour l'année en cours. Notons dans cette même optique que la Tunisie a achevé sa section. Le bilan de la transsaharienne fait état aussi d'une bonne relance sur l'axe Transafricain Alger-Lagos (4 500 km). Les derniers chaînons manquants sont en cours de construction aussi bien en Algérie qu'au Niger (250 km dans chaque pays). D'un autre côté, une branche malienne qui avance beaucoup moins, surtout la section entre Bourem et Timiaouine (600 km) qui peine à trouver un financement pour les études techniques. La section algérienne de cette branche entre Tamanrasset et Timiaouine, 400 kilomètres, est en cours d'étude. En somme, lors de cette rencontre, le ministre a tenu à rendre hommage au comité qui a su mener à bien son action et a pu maîtriser le dossier en dépit du manque de moyens.