Les 10 membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), liés par les accords de production de l'organisation, ont produit en moyenne 26,62 millions de barils de pétrole brut par jour en février, selon une étude de Platts publiée le 8 mars. Platts, division de McGraw-Hill, est un fournisseur de premier plan d'informations sur les secteurs de l'énergie et des métaux. Cela représente une réduction de 330 000 barils par jour (b/j) par rapport aux 26,95 millions b/j de janvier, tout en restant néanmoins bien au-dessus du nouvel objectif de production de 25,8 millions b/j du groupe défini le mois dernier. Selon l'étude, le Nigeria a été le seul pays à ne pas réduire sa production. L'Algérie, la Libye, le Qatar et les EAU ont diminué la leur de 10 000 b/j, l'Indonésie et le Venezuela, de 20 000 b/j. Des réductions plus importantes de 50 000 b/j ont été enregistrées du côté de l'Iran et du Koweït, tandis que l'Arabie saoudite a ôté 150 000 b/j de sa production de janvier, soit une moyenne de 8,6 millions b/j en février. L'étude montre qu'en janvier, l'Opep était encore à 650 000 b/j au-dessus de l'objectif de production 26,3 millions b/j entré en vigueur le 1er novembre 2006. Cet objectif a été revu à la baisse le 1er février 2007 à un niveau situé à 25,8 millions b/j suite à la décision prise par le cartel, à la mi-décembre, de porter la réduction de la production du 1,2 million b/j convenu en octobre à 1,7 million b/j. La production totale de l'Opep, en incluant les volumes provenant de l'Irak et d'un nouveau membre, l'Angola, avoisinait les 30,11 millions b/j en janvier, soit 1,21 million b/j de plus que les 28,9 millions b/j de décembre, d'après l'étude. A signaler que l'Irak ne participe pas aux accords de production de l'Opep. Ce pays qui s'efforce toujours de reconstruire son industrie pétrolière après des années de sanctions de l'ONU et l'invasion menée par les Etats-Unis en 2003, a fait fortement progresser sa production, qui dépasse légèrement 2 millions b/j, contre 1,66 millions b/j en janvier, grâce à un regain des exportations après les interruptions de janvier. Pour sa part, l'Angola, qui a rejoint l'OPEP en janvier, n'a pas de limites définies pour sa production de pétrole. Selon des données de l'étude, cet exportateur de pétrole a fait grimper sa production à 1,55 million b/j en février, par rapport au 1,5 million b/j de janvier. "La production de l'Opep n'a pas baissé énormément par rapport à décembre, mais du point de vue de l'organisation, tout va bien", explique John Kingston, directeur général en charge du pétrole, Platts. "La fermeté des prix aux alentours de 60 USD signifie que les niveaux de production actuels du groupe ne sont pas excessifs par rapport à la demande". Néanmoins, le deuxième trimestre qui approche est généralement celui où la demande est la plus faible, précise-t-il, en ajoutant que "désormais que le cours de référence de West Texas Intermediate est fermement ancré autour de 60 USD, il est peu probable que l'OPEP cherche à réduire sensiblement l'offre sur le marché".