Les 12 membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ont pompé une moyenne de 30,5 millions de b/j de brut en juillet, selon une enquête, datée du 10 août, de Platts, fournisseur mondial de premier plan d'informations sur l'énergie et les métaux. D'après l'enquête, ce niveau de production, en augmentation de 280 000 b/j par rapport aux 30,22 millions de b/j de juin, englobe l'Irak et l'Angola, deux pays non concernés par le système de quotas du cartel. L'Irak, s'efforçant péniblement de reconstruire son industrie pétrolière après des années de sanctions des Nations unies suivies d'une guerre menée par les Etats-Unis, ne participe pas aux pactes de production de l'Opep. Pour le moment, l'Angola n'y participe pas non plus, ce pays s'étant joint au groupe des producteurs au début de cette année, après que les limites à la production actuellement en vigueur eurent été approuvées. Aussi, la production des 10 membres liés par des accords de production a donné une moyenne de 26,71 millions de b/j, soit 110 000 b/j de plus que les 26,6 millions de b/j de juin, un niveau qui reste au-dessus des limites à la production convenues. Platts a indiqué, à cet égard, qu'à aucun endroit, la production de l'Opep-10 n'a baissé jusqu'à approcher la cible de 25,8 millions de b/j qui est entrée en vigueur début février et elle montre même une tendance à la hausse sur les derniers trois mois. D'après les dernières estimations, la production de l'Opep-10 serait de plus de 900 000 b/j au-dessus du plafond fictif servant de base au calcul. La plus grande augmentation de production est venue de l'Irak, grâce à la reprise des exportations du Sud et à certaines exportations de brut du Nord depuis Ceyhan sur la côte méditerranéenne de la Turquie. La production nigériane a aussi connu une certaine reprise, alors que Shell revient tranquillement dans le champ de 380 000 b/j de Forcados et envoie, de nouveau, quelques travailleurs dans les parcs de stockage abandonnés dans les marécages difficiles d'accès autour du terminal de Forcados. Le champ avait été fermé en février 2006 après que des militants eurent sauté le terminal d'exportation, dans le cadre d'une campagne visant à obtenir un plus grand contrôle des ressources pétrolières du pays. Par ailleurs, d'autres augmentations plus faibles sont venues de l'Angola, de l'Iran, du Qatar et des Emirats arabes unis. Selon, John Kingston, directeur du pétrole pour Platts, "ce sont des nouvelles formidables pour les consommateurs, puisque le monde va avoir besoin de ce pétrole alors que nous nous approchons du quatrième trimestre, la période où la demande est la plus forte". Toutefois, avec l'augmentation venant de l'Irak, la question se pose de savoir si un tel bond peut être maintenu. En dépit de la tendance à la hausse de la production, l'Opep n'a donné aucun indice qui puisse laisser entendre qu'elle pourrait répondre aux appels de l'Agence internationale de l'énergie et du plus gros consommateur de pétrole au monde, les Etats-Unis, visant à ce qu'elle relance la production avant l'hiver. En effet, l'AIE a appelé à nouveau l'Organisation à augmenter sa production lors de sa réunion du 11 septembre. Le cartel devrait, selon elle, mettre sur le marché 2,5 mb/j de plus pour le quatrième trimestre, pour faire face à une plus forte demande à l'orée de l'hiver. De son côté, l'Opep estime qu'il n'y a, pour le moment, aucune raison d'augmenter ou de diminuer la production, mais qu'elle passerait le marché en revue lors de sa prochaine réunion.