Les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ont produit en moyenne 32,03 millions de barils par jour (b/j) de pétrole brut en décembre. Il s'agit, selon l'enquête menée par Platts auprès d'agents responsables de l'Opep et de l'industrie pétrolière en date du 14 janvier, d'une hausse par rapport au taux de 31,65 millions b/j enregistré en novembre. L'augmentation de la production en décembre est attribuable en grande partie à la hausse de la production dans les Emirats arabes unis (EAU), où on a mis fin à d'importants programmes d'entretien. La production dans les EAU, ajoute l'enquête, a été estimée à 2,5 millions b/j, soit 350 000 b/j de plus que les 2,15 millions b/j du mois de novembre. Des augmentations de moindre envergure, comprises entre 10 000 b/j et 40 000 b/j, ont été enregistrées en Indonésie, en Iran, au Koweït, en Libye et en Arabie Saoudite. La production des dix membres de l'Opep, unis par des accords de production brute, est de 27,43 millions b/j en moyenne au mois de décembre, selon les résultats de l'enquête. Ce sont 460 000 b/j de plus qu'en novembre ainsi que 177 000 b/j de plus que la cible des 27,253 millions b/j du groupe, cible en vigueur depuis le début de novembre. L'Opep-10 exclut l'Irak et les nouveaux membres, l'Angola et l'Équateur. "L'augmentation de l'offre est certainement la bienvenue dans ce marché", a affirmé John Kingston, directeur mondial de la division Pétrole de Platts, ajoutant que "le groupe est en bonne voie pour atteindre son objectif de janvier, qui consiste en une production de 29,7 millions de barils par jour pour 11 des membres, à l'exception de l'Irak". En effet, lorsque les membres de l'Opep se sont rencontrés à Abu Dhabi en décembre, ils ont maintenu la cible de 27,253 millions b/j de l'Opep-10 mais ont attribué des objectifs de 1,9 million b/j et de 520 000 b/j à l'Angola et à l'Equateur, respectivement, à partir de janvier. La production cible de l'Opep s'est élevée à 29,673 millions b/j au 1er janvier 2008. Le début de l'année en cours, qui s'est caractérisé par la hausse des prix du brut léger américain au-dessus des 100 dollars le baril, a accentué la pression sur l'Opep à qui il est demandé une augmentation de la production, cependant les membres de l'organisation ont affirmé que les prix élevés ont moins à voir avec les pénuries de pétrole brut qu'avec des facteurs non fondamentaux comme la géopolitique et les activités spéculatives dans les marchés à terme. Les consommateurs ne désespèrent pas de voir l'Opep augmenter sa production. Pour preuve, le président américain George W. Bush a évoqué, lors de ses entretiens avec le roi Abdallah d'Arabie Saoudite, le problème d'une offre restreinte et d'une demande très importante et en expansion, pas seulement en Amérique, mais dans le monde entier, en particulier en Inde et en Chine. il y avait "un espoir que l'Opep soit encouragée à autoriser une augmentation de la production", a dit la porte-parole de la Maison-Blanche, à bord de l'avion qui amenait M. Bush en Egypte. Toutefois, cet espoir est à tempérer, puisque le ministre saoudien du Pétrole, Ali Al-Nouaïmi, avait répondu poliment mardi que son pays augmenterait sa production si le marché l'exigeait. Quant à l'Opep, où la voix de l'Arabie Saoudite est prépondérante, elle se déterminera en fonction de "toutes les données disponibles" quand elle se réunira le 1er février à Vienne, a-t-il dit. L'état de la croissance de la demande mondiale de pétrole sera déterminante lors de cette réunion à Vienne. Une croissance annoncée moins forte qu'attendu précédemment et pourrait encore davantage marquer le pas en cas de ralentissement économique plus marqué aux Etats-Unis, premier consommateur mondial de brut, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE).