Les cours du pétrole évoluaient en hausse, à près de 80 dollars le baril, hier, en début d'échanges européens, portés par l'attente d'une baisse des réserves américaines après l'ouragan Ida, et par un nouveau record de l'or, emblématique d'un engouement général pour les matières premières. Vers 11H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord, échangé à Londres, pour livraison en janvier, gagnait 91 cents à 79,88 dollars. A la même heure, le baril de "light sweet crude" échangé à New York, pour livraison en décembre, prenait 82 cents à 79,96 dollars. Vers midi, le contrat janvier sur le baril WTI américain gagnait 1,10% à 80,60 dollars, quand le baril de Brent de Mer du Nord de même échéance gagnait 1,20% à 79,90 dollars. Deux éléments se conjuguent pour expliquer cette hausse : tout d'abord la progression des marchés financiers, l'indice d'actions S&P 500 américain étant perché sur les 1.100 points. Les matières premières, et notamment l'or, ne cessent eux aussi de battre des records. Enfin, le dollar, dernier de ces actifs à être actuellement fortement corrélé avec l'or noir, est reparti en baisse. Contre l'euro, il perd à cette 0,45% à 1,4943 dollar, alors qu'il avait atteint les 1,4808 hier. Ensuite, les fameux stocks pétroliers américains, qui donnent une indication de l'orientation de la demande d'un des tous premiers marchés mondiaux, sont attendus cet après-midi dans leur version EIA (Energy Information Agency). Selon le consensus actuel, les stocks EIA de brut sont encore attendus en hausse (+ 1 million de barils environ), quand ceux d'essence auraient gagné de l'ordre de 750.000 barils. En revanche, ceux de distillats (catégorie qui comprend fuel domestique et diesel) sont attendus en baisse de 700.000 unités. Hier, les prix profitaient du dynamisme contagieux du marché de l'or, sur lequel l'once a touché un nouveau record historique à près de 1150 dollars, après qu'une nouvelle banque centrale, celle de l'île Maurice, eut annoncé des achats d'or, emboîtant le pas à l'Inde et au Sri Lanka. "Sachant que le pétrole s'échange en fonction d'une corrélation négative avec le dollar et positive avec les actions, l'intérêt des acheteurs pour le pétrole, comme pour les autres matières premières, a augmenté", observe ainsi Harry Tchilinguirian, analyste chez BNP Paribas. Autre stimulus pour les cours du brut, les opérateurs estiment que le passage de l'ouragan Ida, la semaine dernière, pourrait avoir entraîné une décrue des stocks pétroliers américains. Les données de l'American Petroleum Institute, publiées mardi soir, ont offert un premier indice en ce sens au marché. Selon un sondage réalisé par cette fédération professionnelle, les stocks de brut auraient perdu 4,4 millions de baril la semaine dernière. "Les chiffres (officiels) du Département américain de l'énergie (DoE) pourraient soutenir les prix en confirmant" une baisse des stocks, estime ainsi David Hart, analyste du courtier Hanson Westhouse. Les analystes interrogés par Dow Jones Newswires estiment que le rapport hebdomadaire du DoE, attendu ce mercredi à 14H30 GMT, pourrait révéler un repli des stocks de brut de 600'000 barils. Ils s'attendent aussi à une réduction des réserves de distillats, de 500'000 barils, mais à une hausse de 100'000 barils des réserves d'essence. Les distillats, qui incluent le fioul de chauffage et le diesel, sont très surveillés en période hivernale. Cependant "la progression possible du pétrole devrait se limiter à 80 dollars à Londres et à 82 dollars à New York", estime Andrey Kryuchenkov, analyste du fonds russe VTB Capital, d'autant qu'à New York le contrat de décembre expirera vendredi. "Les prix du pétrole ont grimpé bien que l'équilibre entre l'offre et la demande n'ait pas vraiment l'air de se resserrer", estime pour sa part Harry Tchilinguirian, analyste chez BNP Paribas. S.G