Le projet hispano-algérien Medgaz est en bonne voie. Les tronçons terrestres aussi bien en Espagne qu'en Algérie sont en cours de réalisation et il ne reste que la partie sous-marine. Celle-ci va être réalisée, les contrats ayant été déjà passés pour l'étude concernant les glaciers, la station de compression ainsi que les poses du gazoduc sous-marin. Le pipe va être prêt début 2009, a assuré hier, M. Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Ainsi, affirme le ministre, 8 milliards de m3 seront exportés à travers ce gazoduc. "Il y a cinq partenaires, la Sonatrach qui détient 36%, à savoir Cepsa, Iberdrola, Saxon (des sociétés espagnoles) et Gaz de France. Le projet est entré dans sa phase finale. Les sociétaires ont approuvé tous les contrats". Le ministre rappellera que lors de la récente réunion qu'il a eu avec les autorités espagnoles L'Algérie a accepté la participation de Gas Natural en tant que nouvel actionnaire dans le projet Medgaz, avec une cession de 10% sur les parts de Sonatrach, en échange de l'accès à la distribution et à la commercialisation directe sur le marché espagnol pour une société de commercialisation de Sonatrach créée à cet effet. Evoquant la réalisation du tronçon sous-marin, le ministre souligne que plusieurs entreprises étrangères, japonaises, italiennes, allemandes ont été intéressées et ont obtenu des contrats à la suite d'appels d'offres internationaux. Il fera remarquer que les tronçons existant sur le territoire algérien sont très importants. Ils ont été octroyés à un consortium algéro-espagnol. "Il y a trois tronçons sur la partie algérienne. Sur la partie espagnole, le gazoduc ira de Béni Saf à Almeria. C'est 300 km de gazoduc que la société Enagaz est chargée de réaliser en Espagne. Un grand projet qui fait facilement 1,5 milliard de dollars d'investissement. La vente de ce gaz en Espagne va rapporter 1,5 milliard de dollars de recette d'exportation", explique-t-il encore. Selon le ministre, donc, tous les tronçons sont en voie de finalisation en Algérie et en Espagne. Il ne reste, d'après lui, que le tronçon sous-marin. Il va démarrer l'année prochaine et cela prendra à peu près six mois. La station de compression qui va être réalisée à Béni Saf est déjà sur chantier, les équipements ont été déjà achetés, note-t-il encore. Il ajoute que cette station "va comprimer le gaz algérien à des pressions énormes pour le propulser tout au long des 200 km de traversée de la Méditerranée pour arriver à Almeria". Parlant de la visite qu'effectuera le roi d'Espagne à partir d'aujourd'hui en Algérie, M. Chakib Khelil, dira : "sera l'occasion de discuter d'autres projets et, entre autres, la question de la licence de commercialisation du gaz pour le compte de la société " Comercialisadora de gaz Sonatrach " qui doit commercialiser directement le gaz sur le marché, en plus de celui qui est transféré aux autres sociétés, et pour lequel nous avons demandé également une licence de commercialisation. Nous attendons l'autorisation sans restriction de cette licence de la part des autorités espagnoles". Il précisera qu'il y aura aussi la question du prix de vente du gaz à travers le gazoduc Maghreb-Europe. "Ce sont d'anciens contrats dont les prix accordés à Gas Natural sont en-deçà des prix pratiqués aux autres clients. Nous voulons ramener ces prix à des niveaux raisonnables et qui tiennent compte des augmentations des prix du gaz sur le marché international, en optant pour des augmentations échelonnées de façon à réduire l'impact sur les consommateurs espagnols". Il estime sans précision officielle que "pour une production de 3 milliards de m3 de gaz, il y aura à peu près des revenus de 500 millions de dollars. S'il y a une augmentation de 25%, elle serait de 150 millions de dollars. Nous exportons près de 12 milliards de m3 à travers le gazoduc Maghreb-Europe. En multipliant par quatre, cela ferait un gain de 650 millions de dollars". Il indique que 90% du gaz qui est produit en Algérie va vers l'Europe à travers les gazoducs existants. M. Chakib Khelil réaffirme une fois de plus le rejet de l'Algérie à l'idée de la création d'une Opep du gaz en disant : "A ma connaissance l'agenda de Doha n'a pas mis cette question à son ordre du jour. Elle ne sera pas discutée. Cette réunion a été prévue l'année dernière, elle a été reportée parce que aucun des pays, sauf l'Algérie, n'avait exprimé son souhait d'y participer". Il insiste à dire que l'Algérie a déjà exprimé sa position sur cette question. "On peut en parler, mais physiquement qu'allons-nous faire d'une Opep du gaz où les contrats sont déjà à long terme et en plus les prix de ces contrats sont déjà indexés sur le prix du pétrole. Un prix qui dépend de la politique et à la stratégie de l'Opep. A quoi servirait donc une Opep du gaz, si on a une Opep du pétrole qui, elle, indirectement, définit les prix du gaz ".