Dans les milieux plastiques algériens, Attika Boubezari est un nom qui ne révèle pas grand chose. Et pourtant, son nom a scintillé ce week-end dans la ville de Lecce au sud de l'Italie. Que çà soit pour la littérature ou les autres arts, il faut toujours aux artistes algériens une reconnaissance extérieur, pour croire en eux. Comme si nos yeux et surtout nos esprits sont incapables de distinguer une œuvre de valeur. Attika Boubezari vient de rafler en Italie une double distinction : le prix " Léonard de Vinci 2009 " et le " prix spécial Martin Luther-King des droits de l'Homme 2009 ". Deux trophées décernés aux personnalités des arts, des sciences et de la culture. La plasticienne qui est déjà récipiendaire de plusieurs distinctions, a reçu ces prix le 12 décembre dernier lors d'une cérémonie organisée par l'association "Italia in Arte" dans la ville de Lecce. La lauréate algérienne a été sacrée "pour la promotion de son travail, axé sur l'élévation des idéaux d'une vie meilleure à un niveau international", a indiqué le jury italien dans un communiqué de presse sanctionnant cette cérémonie. Les membres du jury ont remis à la lauréate une statuette de Léonard de Vinci ainsi qu'un diplôme pour le prix spécial "Martin Luther-King". Trois œuvres "Arrêt", "Enfer" et "Arcane" ont attiré les jury littéralement subjugué par ces trois toiles dont la plus importante fut "Arrêt" qui est tout en acrylique. De dimension 70 sur 50 cm, cette œuvre est un appel à "stopper le mal, cesser les guerres, éliminer tout ce qui dérange l'Humanité et tout ce qui freine l'évolution", a confié l'artiste. C'est donc une artiste engagée dont l'œuvre serait utile pour l'humanité puisque œuvrant dans le sens de la paix dans le monde. La cérémonie de remise des prix s'est déroulée avec la collaboration du département "sciences et matériels" de l'université de Salento et d'une douzaine de régions et de provinces de la péninsule italienne. Entre 120 et 140 personnalités des arts, des sciences et de la culture, dont des journalistes, ont également obtenu des distinctions, en même temps que l'artiste algérienne, originaire de la ville de Jijel. Une œuvre intitulée "Printemps", signée Attika Boubezari, avait été sélectionnée lors d'un concours organisé par une association espagnole pour figurer dans un musée de Mexico City, rappelle-t-on. " Image ou expression d'un événement qui se répète dans le temps sans prendre la netteté nécessaire au discernement. Les contours sont flous et estompés, l'action est suspendue dans un intervalle temporel pouvant à l'occasion se draper de l'étoffe du désir ou du souhait. C'est aussi la joie éprouvée quand on se rapproche du but, fût-il un mirage miroitant au loin l'espoir d'un vœu que l'on va très prochainement réaliser. Mais parfois, c'est également le nuage qui assombrit la vie en exacerbant la déception ressentie par l'échec. C'est l'amertume de cette certitude d'être passé à côté d'un événement fuyant et insaisissable. Avoir le sentiment que la chose est réelle et à portée de la main sans avoir le pouvoir de l'appréhender. " raconte la lauréate. Née le 02 mai 1959 à Bouzaréah sur les hauteurs d'Alger, Attika Boubezari est diplômée de l'Ecole nationale des Beaux Arts d'Alger (ENBA) en 1984. Ce n'est pas son unique diplôme. Elle est également titulaire d'un diplôme de l'Académie des Arts et Design de Pékin Chine en 1987 et nominée académicienne internationale Greci - Marino. L'artiste a par ailleurs participé à plusieurs expositions nationales et internationales qui l'ont mené de l'Europe en Asie en passant par la Méditerranée. Par Yasmine Ben