Dix sept patrons de pêche ont récemment écopé de peines d'emprisonnement et de fortes amendes pour pêche illicite dans le golfe d'El Kala (El Tarf), a-t-on indiqué mardi à la Chambre de la pêche et de l'aquaculture. Selon le directeur de cette Chambre, Abdeldjalil Bousteila, ces infractions qui illustrent on ne peut mieux la multiplication des infractions à la réglementation en la matière, ont été constatées durant l'été 2009, "en dépit du fait que le golfe d'El Kala soit un milieu de reproduction de toutes les espèces poissonnières existantes", d'où, a-t-il ajouté, l'interdiction d'y pêcher entre les mois de juin et d'août, période propice à la régénération de la biomasse pour une préservation de la ressource. De son côté, le président de la chambre a déploré le fait que malgré les différentes rencontres de sensibilisation et d'information organisées à l'intention des patrons de pêche et des marins, pour leur expliquer la réglementation régissant la pêche dans ce milieu et les retombées négatives des infractions, "certains continuent malheureusement d'enfreindre la loi". Les marins pêcheurs essaient parfois d'expliquer le non respect des textes régissant la pêche, "même s'ils sont continuellement informés que la pêche durant l'été ne peut se faire qu'au-delà de six miles marins", par le fait que leurs embarcations, à faible tirant d'eau, et dont l'âge moyen dépasse les 40 ans, ne leur permettent pas de s'aventurer à plus de 3 miles marins. Au-delà de cette distance, ils seront confrontés, disent-ils, à "de grandes difficultés, parmi lesquelles les dommages que peuvent provoquer les récifs rocheux et coralliens à leurs embarcations vétustes". Pour l'heure, quatre chalutiers seulement, récemment acquis dans le cadre de l'aide de l'Etat à ce secteur, répondent aux normes exigées pour l'exercice de la pêche hauturière, ont ajouté les responsables de la Chambre. Le reste de la flotte, composée de 400 unités de tous types, ne peut répondre, selon eux, à cette exigence d'où, ont-ils estimé, la "nécessité de consentir de nouveaux investissements pour la mise à niveau de la flotte et pour une meilleure exploitation de la biomasse évaluée à 5 000 tonnes environ par an". Dans ce contexte, le nouveau port de pêche d'El Kala, en voie de réalisation, "laisse espérer de nouveaux horizons en matière d'aides et d'investissements au profit des professionnels, en vue du développement et de la rénovation de la flotte existante qui ne peut en aucun cas répondre aux exigences d'une pêche moderne", a estimé le président de la Chambre. R.R