L'évolution de la situation monétaire et financière,au cours du premier semestre 2009, est marquée par la forte chute des recettes des exportations d'hydrocarbures. La forte volatilité du prix du pétrole depuis la fin 2008 a pu rendre plus fragile la balance des paiements extérieurs et donc un affaiblissement de la position extérieure de 1'Algsrie en 2009. Selon un rapport élaboré par l'Algex sur le commerce extérieur durant les dix premiers mois de l'année en cours, les exportations algériennes ont baissé de moitié durant les dix premiers mois de l'année 2009, entraînant une importante réduction de 1'excedent de la balance commerciale. Les exportations ont enregistré 36 milliards USD, en baisse de 44,6% par rapport à la même période de 2008. Les hydrocarbures ont enregistré une valeur de 35 milliards USD chutant ainsi de 44,6%, en raison de la baisse des prix du pétrole, sur le marché mondial. Les exportations hors hydrocarbures, insignifiantes, 2,5% des exportations globales, sont également à la baisse. Elles ont enregistré une valeur de 0,9 milliard USD et ont régressé de 44% par rapport aux dix premiers mois 2008.Cette baisse n'est pas sans répercussion sur le solde de la balance commerciale de l'Algérie, qui est passé de 33,4 milliards de dollars durant les dix premiers mois de 2008 a seulement 3,4 milliards durant la même période de cette année, soit une chute de 90%. Tous les groupes de la structure des exportations ont baissé, la plus importante est celle du groupe "demi-produits" avec -47,5%, puisque le montant est passé de 1,3 milliard de dollars à 586 millions de dollars. Quant au groupe des "produits bruts", il vient en seconde position avec 169 millions de dollars au cours des dix premiers mois 2009 contre 323 millions au cours de la même période de l'année 2008, en baisse de 56,4%. Les exportations de datte, qui dominaient à 75% les exportations de produits agricoles, ont baissé en occupant une part de 34% durant les dix premiers mois de 2009. La France demeure notre premier client à hauteur de 75%. 3,6% d'augmentation des importations hors hydrocarbures Les importations, relativement stables, se sont chiffrées à 32,6 milliards USD, soit une évolution de 3,6 % par rapport aux dix premiers mois 2008. Cependant, seulement deux groupes ont connu des hausses, les "biens d'équipement industriels" qui occupent le premier rang avec 44% du volume global, soit 13,64 milliards dollars et une hausse de 17,6% par rapport à 2008. Le second groupe est celui des demi produits avec 8 milliards de dollars, soit une hausse de plus de 4,4% par rapport à 2008. Les importations de produits en fonte, fer et acier ont enregistré en valeur, une légère baisse de 15,80%, malgré une hausse substantielle de 41,65% en volume, répondant aux besoins d'investissements du programme quinquennal 2005-2009. La hausse des quantités a été en fait amortie par la baisse assez consistante des cours mondiaux des matières premières induite par l'effondrement de la croissance économique, et dans son sillage, de la demande des matériaux de construction. Les autres groupes de la structure des importations ont connu des baisses dont la plus prononcée est celle du groupe "alimentation" avec 20%, passant de 7,24 milliards de dollars au cours des dix premiers mois de 2008 à 5 milliards au cours de la même période de cette année. Une baisse libre certainement du à l'interdiction d'exporter des produits dérivés des produits soutenus tels que les produits alimentaires et les produits laitiers. Les importations de céréales ont enregistré durant les dix premiers mois de 2009 une baisse de 41,52 % en valeur par rapport à la période correspondante de 2008, et de 13,66 % en quantité. Cette régression en valeur est due principalement à la chute des prix à l'échelle mondiale conjuguée à une légère baisse en quantité. A l'échelle internationale, après la flambée des cours 2007/2008, la tendance s'est brutalement renversée sous la pression de disponibilités considérables et de la crise financière qui a incité les intervenants sur les marchés financiers à liquider leurs positions en matières premières agricoles. Les taux de régression moyen des cotations boursières variant de 20% à 43% justifient l'état des marchés financiers. Sur le plan national, les données du ministère de l'Agriculture et du Développement rural font état d'une production nationale de céréales jamais égalée par le passé. La campagne moissons-battages de 2009 a donné lieu à une récolte exceptionnelle de 61 millions de quintaux. Il est à noter qu'en Algérie la consommation de céréales est estimée à 200 kg par habitant et par an. Ce qui donne une moyenne de 70 millions de quintaux rien qu'en blé dur et blé rendre. Les importations de poudre de lait ont enregistré une baisse de 30,2 % en valeur, alors qu'en volume la hausse est de 15,16 %. Quoique l'augmentation des quantités n'est pas très importante, elle a néanmoins été amortie par la baisse des cours à l'échelle mondiale, expliquant ainsi la baisse de la valeur des importations. Malgré une légère augmentation en volume, soit de 1,61%, les importations de sucre affichent une hausse de 14,92% en valeur, justifiée par la tendance haussière des cours boursiers au cours des dix premiers mois de 2009. La loi de finances complémentaire pour 2009 a prévu plusieurs mesures concernant le commerce extérieur. Celles-ci permettront d'assainir le commerce extérieur algérien qui est devenu une tâche ardue au regard de 1'ampleur du préjudice causé au Trésor public. Nassima Bensalem