Lors d'une table ronde organisée hier, à Alger, par le quotidien El Moudjahid sous le thème, "le défi du développement et le programme du gouvernement ", des experts algériens en économie et en management ont recommandé la valorisation des compétences nationales et la mise en place de centres d'excellence dans le domaine de la formation. En effet, ces experts ont appelé à " plus d'excellence " dans la formation et la gestion des entreprises industrielles en valorisant les compétences nationales. Selon le directeur général de l'Institut national de la productivité et du développement industriel (INPED), Abderrahmane Moufek, " pour atteindre la performance, il est nécessaire d'encourager et de motiver les compétences nationales ", tout en soulignant que les formateurs, consultants et experts devraient bénéficier d'un " traitement spécial ". Ajoutant que la rémunération classique a fait fuir plusieurs compétences algériennes, lesquelles ont réussi à s'imposer à l'étranger, citant, à ce titre, les formateurs que l'INPED a perdus durant les dernières années. Qualifiant cette situation de " gaspillage des compétences ". En outre M. Moufek a fait remarquer qu'il y a actuellement un recentrage du développement de la part du gouvernement. Ainsi, il a plaidé pour un système de rémunération à même de retenir et motiver les compétences algériennes car, a-t-il précisé, la conquête des marchés internationaux et de l'excellence " passe par une guerre de compétence et de performance ". En plus M. Moufek a recommandé de faire du système de formation un " système ouvert à la modernité et aux systèmes industriels mondiaux ", d'autant plus, a-t-il soutenu, que les enfants d'aujourd'hui sont appelés à devenir les cadres à l'avenir. Abondant dans le même sens, le directeur général de l'Institut national de la productivité et du développement industriel (INPED), a tenu faire savoir que l'Institut qu'il dirige a entamé sa transformation pour devenir une grande école de management qui s'alignera sur les standards internationaux. Dans ce sens, il dira que cette transformation vise à développer les compétences managériales et proposer une formation à la carte aux dirigeants d'entreprise, en plus de l'accompagnement des entreprises en matière d'innovation. Pour rappel " l'INPED, qui dispose de 42 ans d'expérience, prône l'intelligence économique pour accompagner les entreprises industrielles dans le cadre de la stratégie nationale de développement arrêtée par les pouvoirs publics en Algérie ". Par ailleurs, M. Amrani, expert international, a estimé que dans les années 1990 il y a eu une " dévaluation des compétences, et des élites sont parties à cause notamment de la rémunération ". Pour rappel, en 2007, lors d'un séminaire sur la " participation des compétences algériennes à l'étranger à la stratégie industrielle et à l'économie fondée sur la connaissance" qui s'est tenu à l'Institut supérieur de la gestion et de la planification (ISGP) d'Alger, des recommandations essentielles ont été retenues, soulignent que " les compétences nationales à l'étranger constituent une pièce maîtresse et un moyen d'accélérer l'accession de l'Algérie à l'économie fondée sur la connaissance (EFC) ". Pour les chercheurs, les praticiens nationaux et la diaspora algérienne, le pays a plus besoin de ses compétences expatriées à l'étranger que des investissements étrangers qui tardent toujours à affluer vers l'Algérie malgré les efforts déployés. Pour conclure, enfin, il faut retenir que le développement de l'Algérie ne peut se faire sans la participation active de ses cerveaux expatriés à l'étranger. Moumen Larabi