L'Algérie, pays gazier par excellence, a engagé un important programme destiné à la promotion du GPL/C à travers notamment un ensemble de mesures incitatives pour promouvoir la consommation de cette énergie dans le futur. Ainsi, parmi les principales actions de promotion engagées par Naftal, il est à noter la baisse des prix et les facilités accordées pour la fourniture et l'installation des kits GPL/C pour la conversion et l'octroi d'une augmentation substantielle de la marge de distribution (de 30 à 70%). Dans ce contexte, Naftal a signé récemment des conventions avec des entreprises de conversion et des concessionnaires automobiles pour l'installation de kit GPL/C sur les véhicules importés. Quant aux pouvoirs publics, ils ont signé une convention entre l'Aprue et la Banque de développement local (BDL) pour le financement des opérations de conversions, sans mentionner les incitations accordées par les lois de finances, notamment celles de 2006 et 2007 pour la promotion de ce carburant. Le programme des pouvoirs publics prévoit de doter 170.000 nouveaux véhicules de GPL/C, plus connu sous le nom de Sirghaz, à l'horizon 2014. L'objectif est de préserver l'environnement d'une part, et, d'autre part, réduire la consommation du gasoil dont la facture d'importation s'est élevée en 2009 à 300 millions de dollars (500.000 tonnes). Par ailleurs, le GPL est un carburant propre en comparaison avec les autres carburants. Il dégage moins de CO2, d'oxyde d'azote et de particules. Au-delà des bienfaits environnementaux, il est moins cher et de surcroît disponible. Mais cette action se heurte à de nombreux préjugés, a-t-on constaté sur le terrain et "les résultats affichés sont loin des objectifs tracés", souligne Naftal. Une baisse des performances techniques de la voiture, le sacrifice du coffre à bagages au profit d'une volumineuse bonbonne à gaz, le risque d'explosion en cas d'accident et la cherté de l'installation du kit GP (70.000 DA) qui sont les premiers éléments expliquant la réticence des automobilistes à opter pour le Sirghaz, selon les avis de nombreux automobilistes interrogés par l'APS à ce sujet. Mais les avis des experts et de Naftal affirment le contraire, quant aux dangers de l'utilisation de cette énergie par les automobilistes. 27 centres Naftal de conversion à travers le territoire national sont formels: le Sirghaz est un carburant sûr, les réservoirs sont fabriqués selon des standards très exigeants et sont 20 fois plus résistants à la rupture que les réservoirs à essence. Une évaluation du risque menée par un institut allemand a conclu que les véhicules au GPL/C récents sont plus sûrs que les véhicules à essence. Un autre centre de recherche belge a montré que le risque de rupture du réservoir est plus élevé pour l'essence que pour le GPL/C. Les automobilistes sont unanimes sur cette question en affirmant que le GPL/C présente des avantages certains "même si, nuancent-ils, une légère perte de puissance est notée notamment en côte". Aujourd'hui, près de 160.000 automobiles roulent au GPL/C, soit 7% seulement du parc national de véhicules de tourisme, selon des estimations de Naftal. Initiée dans les années 80 dans le souci de substitution aux carburants classiques et de préservation de l'environnement, la politique du GPL/C n'aura pas eu l'impact souhaité au vu des conditions d'accès à ce carburant, selon Naftal. La vente de Sirghaz se situe actuellement autour de 350.000 tonnes/an et cette tendance n'a pas connu d'évolution probante depuis le début des années 2000, selon Naftal. Par contre, sur le terrain, le GPL/C a représenté un taux de substitution aux essences de 14,3 % en 2008, les réalisations restent loin des ambitions affichées par les pouvoirs publics. "Mais il y a de l'espoir pour le développement de ce type d'énergie", affirment des spécialistes rappelant que des entreprises nationales et des Institutions de l'Etat ont pris l'excellente initiative de convertir leur parc auto au Sirghaz, à l'instar du ministère de l'Energie ou de Sonelgaz. "Il serait souhaitable que d'autres sociétés s'y mettent comme l'Etusa par exemple", ajoutent les professionnels.