Le secteur du BTPH, premier pourvoyeur d'emplois en Algérie, reste le parent pauvre dans la sphère économique. Les autorités publiques, même si des actions éparses sont engagées, n'ont pas encore consacré toute l'attention nécessaire à ce secteur. Les entreprises du bâtiment continuent de naviguer parfois à vue et ce, en l'absence de dialogue avec les responsables dans le but de trouver des solutions à tous les problèmes qui restent posés et qui pèsent tels des fardeaux sur ces mêmes entreprises et par ricochet sur un segment considérable de notre économie. Les créances détenues par des centaines d'entreprises auprès de certains organismes de l'Etat, et qui sont estimées, en 2007, à plus de 40 milliards de dinars, continue de peser sur les entreprises du BTPH. Pourtant l'AGEA, depuis des années, n'a pas cessé d'interpeller sur la nécessité d'engager un dialogue franc et sincère pour épurer cette situation mais en vain, alors qu'un ambitieux programme sera lancé dès cette année par le gouvernement. La question qui se pose est de savoir comment vont faire les entreprises du BTPH, et dont nous représentons une partie, pour prendre part aux travaux de réalisation des logements, des routes, des barrages et des infrastructures de base, alors que les caisses sont vides faute de recouvrement des créances ? Nous continuons à dire au sein de notre association que ce "goulot d'étranglement" peut pourtant être évité en mettant en place des mécanismes que nous pouvons proposer à travers le dialogue. La législation qui régit le secteur du BTPH, en partie responsable de cette situation, doit absolument être revue et corrigée. Tout comme nous estimons que la relation entre les banques et les entreprises doit également évoluer pour connaître des améliorations en instaurant un climat de confiance. L'instauration de structures d'appui spécialisées au financement des entreprises s'avère une nécessité pour plus de valorisation et de développement de toutes les capacités industrielles qui sont malheureusement bloquées actuellement. Nos banques disposent de 50 milliards de dollars de surliquidité et nos entreprises trouvent toujours des difficultés pour financer des projets d'intérêt général. Libérer nos entreprises des freins bureaucratiques est un gage pour le développement économique de notre nation. Il ne faut pas avoir peur de donner une place suffisante aux importations lorsqu'elles contribuent directement à la valeur ajoutée des entreprises et du PIB du pays. L'AGEA a participé à plus d'une centaine d'événements économiques l'année dernière (2009), et nous estimons que nous avons cerné suffisamment les problèmes qui continuent encore de freiner l'essor de notre secteur. Une délégation de notre association, conduite par le président, Mouloud Kheloufi, a sillonné durant la même période quasiment toute l'Algérie à la rencontre des opérateurs économiques et des responsables locaux. Les premières assises que nous avions organisées l'année écoulée à Annaba nous a permis de faire un état des lieux clair du secteur du BTPH. Mais malheureusement, les recommandions que nous avons adressées aux responsables concernés n'ont pas connu de suite. Des solutions concernant, à titre d'exemple, les problèmes récurrents de pénurie du ciment et des matériaux de construction pouvaient être aisément évité si nous avions été associés dans la prise de décision. Nous disposons au sein de notre association d'entrepreneurs de groupes de travail qui sont chargés du suivi de ce dossier depuis des années. Nous espérons que les 2e assises que nous organiserons dans la ville d'Oran, le mois de juin prochain, vont attirer l'attention des responsables du secteur sur les recommandations et les solutions concrètes que nous proposerons à l'occasion de cet événement. En tout cas, de notre côté nous continuerons à travailler dans l'intérêt de notre pays en défendant les intérêts de nos entreprises qui sont partie prenante dans le développement de l'Algérie.