Alors que la création de " Dar l'Imzad " est en projet, un colloque international sur cet instrument s'est ouvert jeudi à l'Université Hadj Moussa Akhamok de Tamanrasset avec pour objectif la réhabilitation et la préservation de l'instrument ancestral. La manifestation a vu la participation lors de son ouverture de Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, Souad Bendjabellah, ministre chargée de la Recherche scientifique, et de Nouara Saâdia Djaâfar, ministre déléguée chargée de la Famille et de la Condition féminine. Plusieurs exposés et communications sont projetés à ce colloque qui vise, dans sa deuxième édition, à réhabiliter la pratique de cet instrument de musique, l'un des symboles de la culture touaregue. Quelques poignées de femmes savent encore manier l'Imzad, cet instrument millénaire contre les solitudes. Elles sont Touaregue et ne sont plus nombreuses à pratiquer cette musique antique contre les angoisses et les chagrins. Patrimoine donc qu'est cet instrument qui ne se fabrique plus par quantité puisque la modernité l'a flagellé, les nomades se sont sédentarisés. Il fallait un moyen de le maintenir comme arche du passé. C'est ainsi que l'association de Tamanrasset, Sauver l'Imzad est née il y a quelques temps. Celle-ci compte bientôt construire une retraite pour cet instrument monocorde et qui s'appellera "Dar Imzad" (la maison de l'imzad). Coût du projet qui sera lancé "dans les tous prochains jours" sur un terrain de 10.000 m2 situé à 5 km de Tamanrasset, sur la route menant vers le site touristique de l'Assekrem : 125,8 millions de DA. Destinée à être un centre de rayonnement de la culture des régions du Sud, "Dar Imzad" se veut un point de rassemblement d'artistes et de passionnés des arts traditionnels des déserts et un moyen de préservation des biens immatériels menacés de disparition, a expliqué Mme Badia Benchareb, membre de l'association. Le projet attend la participation de sponsors et de donateurs pour entamer la phase de réalisation. L'entreprise Sonatrach vient de financer une partie du projet, à savoir l'école de formation. Instrument réservé exclusivement aux femmes dans ce désert mystérieux où évoluent, depuis des lustres les populations touarègue, l'Imzad est, avant tout, un symbole, un instrument de pouvoir et de puissance contre les silences. Cet instrument qui est, à l'heure actuelle, maîtrisé par une poignée de femmes, existe depuis la nuit des temps Parmi les communications et thèmes d'ateliers inscrits au programme, "la touche culturelle féminine, entre authenticité et modernité", "l'Imzad et l'identité", "l'Imzad au Mali", "Sauver l'Imzad", "la créativité dans la musique Imzad" et "la stratégie de préservation du patrimoine musical traditionnel algérien". Des séances de manipulation de l'instrument Imzad seront données, en marge de la rencontre, par des troupes féminines locales. La rencontre est initiée par "Sauver l'imzad", une association créée en 2003 et œuvrant à la préservation du patrimoine immatériel de la culture locale. Une représentante du ministère de la Culture a qualifié le colloque "d'important" tout en rappelant le rôle de la femme targuie dans la pratique de l'instrument Imzad.