Les nouvelles technologies de l'information et de la communication constituent le thème central du 14e sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA) dont l'ouverture est prévue demain à Addis-Abeba, a indiqué vendredi Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, s'est rendu hier à Addis-Abeba pour prendre part aux travaux. Le président Bouteflika participera aussi aux travaux du 22e sommet du Comité des chefs d'Etat et de gouvernement sur la mise en œuvre du Nepad et au 12e sommet du forum du Mécanisme africain d'évaluation par les pairs (MAEP). "La réunion ministérielle précédant le sommet a été consacrée à l'élaboration de l'ordre du jour qui sera soumis à la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA et dont le thème central sera les nouvelles technologies de l'information et de la communication : défis et perspectives de développement du continent", a déclaré M. Messahel à la presse en marge de cette réunion. "En plus de ce thème central, le sommet se penchera également sur les crises et les conflits en Afrique", a-t-il ajouté, précisant que des recommandations seront soumises aux chefs d'Etat sur la crise au Darfour à la lumière du rapport présenté à cet effet par Thabo M'beki. Les crises en Somalie, en Guinée et à Madagascar feront, pour leur part, l'objet d'un examen approfondi, selon M. Messahel, qui a observé que des "développements heureux" ont été enregistrés dans la résolution de ces conflits. Le ministre a fait état, à cet égard, d'un appel qui sera lancé à l'ONU pour accompagner l'UA dans le règlement des crises en Afrique et s'engager sur la voie de la sécurité et de la stabilité. "Nous avons également examiné au sein de la conférence ministérielle le rapport du président de la Commission de l'UA, qui porte non seulement sur les questions liées au développement mais également sur des questions politiques et conflictuelles", a-t-il relevé. S'agissant du conflit du Sahara occidental, ce rapport lance un appel au Maroc et au Front Polisario pour reprendre les négociations, tout comme il apporte le soutien de l'UA aux efforts des Nations unies pour l'application des résolutions du Conseil de sécurité consistant à trouver une solution juste et durable à ce conflit, à travers un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui. Au sujet de la réunion au sommet du comité de mise en œuvre du Nepad, M. Messahel a indiqué que la 22e session de ce comité dont fait partie l'Algérie, sera consacrée plus particulièrement à l'intégration de ce mécanisme (Nepad) au sein des structures de l'UA. Evoquant le sommet du Nepad qui s'était tenu à Alger, le ministre a rappelé que les Etats membres avaient revendiqué une approche plus intégrée et la création d'une synergie entre les différentes stratégies de développement en Afrique."C'est pourquoi le sommet d'Alger avait préconisé la création d'une agence africaine qui sera chargée de la coordination et du développement ainsi que des aspects liés aux grands projets continentaux", a-t-il relevé. "Il s'agit pour le sommet d'Addis-Abeba de faire une recommandation à la Conférence des chefs d'Etat de l'UA pour qu'une décision soit prise au sujet du lancement de cette agence", a-t-il précisé. Pour ce qui est du Forum du MAEP (Mécanisme africain d'évaluation par les pairs), le ministre a fait savoir qu'il examinera les rapports qui seront présentés par quatre pays, à savoir l'Afrique du Sud, le Benin, le Burkina Faso et l'Ouganda, sur les recommandations qui ont été faites par les pays membres de ce Mécanisme. S'agissant de la réunion des "Dix" sur la réforme de l'ONU, M. Messahel a fait remarquer que la position de l'Afrique à ce sujet "n'a pas changé". "Nous continuerons à promouvoir cette position dans le cadre des négociations intergouvernementales qui sont ouvertes au niveau des Nations unies", a-t-il affirmé, soulignant que l'Afrique "tente, à travers cette revendication, de rectifier une injustice pour une meilleure prise en charge de ses intérêts mais aussi pour une meilleure démocratisation du système des Nations unies". "L'Afrique continue à réclamer deux sièges permanents avec droit de veto au sein du Conseil de sécurité et, sur ce dossier, nous réitérerons notre détermination à faire avancer les intérêts de notre continent concernant le refonte du système des Nations unies", a-t-il assuré.