Le secrétaire général de l'Organisation de coopération et développement économiques (OCDE) Angel Gurria a estimé vendredi que la grave crise financière traversée par la Grèce ne remet pas en cause "la zone euro, la Banque centrale, l'unité européenne". "Il faut faire attention naturellement, mais dire que ça met en danger la zone euro, la Banque centrale (européenne nldr), l'unité européenne, ça c'est une exagération", a estimé M. Gurria, interrogé sur BFM en marge du sommet de Davos. "La situation est sous contrôle", a-t-il ajouté, faisant valoir que la Grèce ne représente que 2% du Produit intérieur brut de la zone euro et que ses dirigeants "sont disposés à prendre des dispositions difficiles". De leur côté, les responsables européens ont estimé vendredi que la Grèce peut se sortir seule de son déficit. Ils tentaient ainsi de faire taire les rumeurs de presse qui faisaient état d'un possible plan de sauvetage européen, et surtout de rassurer les marchés financiers: s'ils venaient à s'affoler, ces derniers pourraient mettre en difficulté Athènes, ce qui risquerait de se répercuter sur les autres pays de la zone euro. Lire la suite l'article Le Premier ministre grec Georges Papandreou a fermement démenti avoir engagé des discussions avec d'autres gouvernements européens en vue d'un plan de sauvetage économique. La Grèce affiche un déficit de 12,7% du PIB (produit intérieur brut) mais elle peut se tirer seule du pétrin, affirme-t-il, en réduisant ses dépenses publiques. "Le mot 'plan B' est tout simplement absent de notre vocabulaire", a déclaré son ministre des Finances Georges Papaconstantinou. Les deux hommes se trouvaient au Forum économique mondial, à Davos (Suisse), où ils n'ont cessé de clamer leur détermination à sortir du rouge dans les prochaines années, et ce en appliquant un plan drastique de réduction des dépenses publiques. "Nous allons faire ce qui doit être fait pour réduire le déficit", a assuré M. Papaconstantinou aux journalistes. "La Grèce se trouve dans une situation où des mesures très fortes doivent être prises", a convenu M. Papandreou. "Nous devons restaurer la confiance (...) Nous sommes résolus à mettre en oeuvre ce plan". Les autres responsables européens affirmaient aussi que la Grèce pouvait et devait se tirer d'affaire elle-même. "Il n'y a pas de plan de sauvetage", a ainsi déclaré la ministre française de l'Economie Christine Lagarde à l'issue d'un entretien à huis clos avec le commissaire européen Joaquin Almunia (Affaires économiques et monétaires) et Jean-Claude Trichet, le directeur de la BCE (Banque centrale européenne). "Les contribuables britanniques ou allemands ne peuvent pas financer les défaillances des autres", a également estimé le ministre allemand de l'Economie Rainer Bruederle. "C'est la première épreuve de ce genre pour la zone euro", a remarqué Dominique Strauss-Kahn, directeur général du Fonds monétaire international (FMI). Selon lui, la Grèce est "dans une situation difficile" et a "beaucoup d'efforts à faire". "A l'intérieur de la zone euro, la solidarité peut jouer suffisamment pour régler cela", a-t-il dit.