Après une très longue traverssé du desert, un bref retour sur scéne il y a deux ans au théatre de verdure, le groupe emblématique des années 70, Les Abranis, reviennent par là où on les attends le moins. Shamy Chemini, batteur et membre fondateur du groupe vient de publier un livre au titre très honorifique : " Les Abranis, une légende ." Tenez ça rappelle un peu les titres de documentaires des rois de la pop, Les Beatles qui sont nés eux aussi à peu près à la meme période. Le livre qui est en vente en France, est pubilé aux éditions Sybous. Qu'y a-t-il dans cet ouvrage ? Le nombre de pages est de 256 assez colossal donc, son contenu est consacré à 70% aux nombreuses interviews et articles de presse compillée tandis que les deux tiers concernent l'histoire du groupe qui rapellez-vous a brûlé les scenes entre 1973 et 1993. Pour ne rien oublier, ne rien laisser au hasard, le rédacteur de l'ouvrage a meme compilé photos, textes, documents, articles de presse, paroles de chansons en français et kabyle, dessins, 22 pages de partitions... Un autre tiers de " Les Abranis, une légende " est conscré à tous ceux qui ont croisé leur chemin sur scéne. Que ça soit des figures du monde culturel kabyle - artistes, organisateurs, producteurs, responsables d'associations ou des journalistes, animateurs radio -TV, qui ont eu à les interroger ici comme ailleurs. Un vrai travail anthologique, facile à faire d'ailleurs mais surtout vaniteux. Comme Les Abranis revendiquent de tout temps la culture bérbére, alors des mots en tifinagh parcourent les pages. Un relevé exact des titres, 33tours, 45tours, K7, CD, DVD parus ainsi que la liste des musiciens de scène et de studio ayant travaillé avec le groupe, donnent la place qu'ils méritent à ceux qui, durant deux décennies, ont participé aux créations des Abranis. Que deviennent les Abranis ? Ils sont nés en 1967, ils se sont fait connaître en 1973, et se sont éclipsé des scénes en 1993. Plus personne n'a plus entendu parler d'eux. Même leur musique qui s'inspire des sonorités rockeuses une première à l'époque où la musique kabyle était puritaine, ne s'écoute plus. L'établissement Arts et Culture de la Wilaya d'Alger a souvent créé la surprise quand il sort du néant des artistes qui ont fait date à une époque. L'institution a recemment sorti de l'ombre, Seloua, le groupe T34 et même les Abranis à qui elle a offert le théatre de verdure, pour quelques spectcales. Les nostalgiques s'y étaient rués. Tout a commencé lors qu'en 1967, un certain Karim Branis décida de fonder son groupe. Il a fallu six années de labeur pour qu'enfin leur nom emerge. En 1975, après une tournée en Algérie, le groupe se scinda en deux. Shamy Chemini (le batteur) et Madi Mahdi (le guitariste) fondent alors un autre groupe qui s'appelait Syphax. Au moment où les fidéles fans du groupe croyaient que les Abranis se sont dissous à jamais Arezki Barroudi, le batteur, et Hachemi Bellali, le bassiste, rejoignent le groupe Abranis en 1980 pour remplacer Samir et Mahdi. Karim, qui était alors au chant et à la basse, dût se mettre à la guitare et au chant. Plus tard en 1983, le français Yannick Guillo guitariste rejoint le groupe, ensemble, ils donneront naissance à plusieurs tubes, dont on peut citer entre autres : Linda, Wali Kan, Tizizwa ou encore Avehri . Karim Branis a dit lors de son passage au Théatre de verdure que les "Abranis c'est un concept, et cela dépasse une simple formation, on a toujours eu notre philosophie, et en observant nos textes on s'aperçoit que notre vision n'a jamais dévié " il ajouta " malgré cela , on demeure un groupe évolutif ,nos chansons ont a un caractère hors temps, nous sommes contre les tubes à titres périssables". Pas méchante cette autocongratulation. La preuve qu'ils sont périssables c'est qu'ils se tournent vers les anthologies au lieu de méditer sur d'autres albums. Est-il vrai que les Abranis ont toujours veillé au grain sur la qualité de leurs textes, en essayant de trier des thèmes qui toucheront non seulement leur génération mais aussi celle à venir. 40ans de carrière et plus de 65 titres, c'est pas rien, mais pour demeurer, faut beaucoup de talent, énormément de travail.