Le premier festival international des arts de l'Ahaggar a eu lieu lundi à la maison de la culture de Tam avec des allocutions solennelles du wali, d'une représentante du ministère de la Culture ainsi que du commissaire du festival. Dans la salle, il y avait plein de festivaliers, point de gens de Tam. Dehors quelques jeunes s'agglutinaient aux abords de la maison de la culture, pour voir de loin le groupe folklorique de l'association l'IMZAD, chantant le Tindi sous une kheima typique. De temps à autre, les groupes de gnaouis qui réglaient la balance de la scène, couvraient de leur musique, les chants targuis qui sortaient de la kheima. Tandis que les techniciens préparaient tôt le matin la scène de la place du premier Novembre, des morceaux de musique africaine enveloppaient toute la ville et de temps à autre, un jeune de Tam interrompait sa marche pour se mettre à danser. Jusqu'à 18h, chercheurs et universitaires se relayaient à la tribune de la maison de la culture qui continuera tout au long de ce rendez-vous d'abriter conférences et débats qui n'attirent pas grand monde. Le festival a débuté de façon très guindée. Quatre conférences ayant bien entendu un rapport direct avec l'esprit de cette rencontre censée faire connaître Tin Hinan, la mère et la reine des Touareg ainsi que tout ce qui concerne le patrimoine culturel plusieurs fois séculaire de la région de l'Ahaggar. Les titres des conférences sont : " Tin Hinan histoire et Histoire ", "Le rôle de la femme dans la préservation du patrimoine culturel ", " Aux origines des arts du Sahara central " " La symbolique et le social dans les contes populaires algériens ". Ces communications étaient respectivement signées, Ali Sayad du CNRPAH, Abdennebi Zendri de l'université de Tam, Farid Ighilahriz, directeur du parc national de l'Ahaggar, Rahmouna Mehadji de l'université d'Oran. Jusqu'au 20 février prochain, date de la clôture de ce festival, le rythme de ces conférences-débats sera maintenu. Les soirs, à partir de 20h, les organisateurs prévoient du lyrisme africain en plein centre-ville. La vraie fête, celle à laquelle seront conviés non pas seulement les festivaliers mais aussi les gens de Tam, ça débute réellement à 20h. Celle qui a ouvert le bal de ces soirées, est notre voisine du mali, la star locale Oumou Sangaré qui lors d'une conférence de presse animée dimanche à l'hôtel Tahat, a confié qu'elle chantait pour " éduquer les gens ". Son engagement lyrique est selon elle purement didactique mais ça ne l'empêche pas de donner son nom à une marque de voiture chinoise, à des hôtels de luxe et son existence en tant que femme issue d'un milieu traditionnel " elle l'a oubliée, elle était trop petite ". pour elle, la musique ne doit pas subvertir les esprits, tandis que la femme " doit absolument épauler l'homme, surtout son mari ". Du reste, Oumou Sangaré avoue qu'elle se sent très bien à Tam. " C'est à 600 km du Mali, c'est comme si je me trouvais à Tombouctou " révèle-t-elle encore. Pendant son concert inaugural, il y a eu un monde fou. Pour joindre la parole à l'acte, la vedette du festival a commencé par chanter son titre " Yalla " un mémoire de bonne conduite sur des airs purement africains. Sous les projecteurs, la ville paraissait moins terne mais toujours polluée. De notre envoyée spéciale à Tam Yasmine Ben