Aussi, le ministre a confirmé hier que en marge de l'ouverture du sommet du Comité des chefs d'Etat et de gouvernement pour la mise en oeuvre du NEPAD que l'Algérie a déjà transmis ses propositions au gouvernement espagnol, mais que ce dernier a refusé dans un premier temps cette proposition. Il indiquera par ailleurs que des négociations ont été entamées entre les deux gouvernements pour arriver à une augmentation des prix du gaz en deux phase au cours desquelles l'Algérie procèdera à une augmentation des prix de son gaz à l'export à 10 % dans premier temps, et atteindre 20 % au cours de la seconde phase. Abordant le chapitre de l'Opep du gaz, M. Khelil confirmera le fait que la prochaine réunion qui sera tenue à Doha sera consacrée à ce dossier. Il dira à ce propos que des consultations permettront d'y voir plus clair sur cette question et qu'il s'agira surtout de prendre des décisions à même de préserver les intérêts économiques et politiques de tous les pays exportateurs de gaz. Le ministre indiquera à propos des amendements de la loi sur les hydrocarbures que les textes d'application ont été finalisés et qu'ils seront bientôt présentés en conseil des ministres. Pour rappel, M. Khelil, avait annoncé, récemment, l'intention de l'Algérie de revoir à la hausse le prix du gaz exporté à travers le premier gazoduc reliant l'Algérie à l'Europe - le GME, qui passe par le Maroc et le détroit de Gibraltar - pour l'aligner sur les prix internationaux actuels. Il s'agit, a-t-il précisé, d'une augmentation raisonnable de 1 dollar par million de BTU qui sera opérée progressivement pour tenir compte de l'impact sur les consommateurs espagnols. Cette hausse devrait procurer un gain de 150 millions de dollars. La demande algérienne de réviser à la hausse les prix du gaz vendu à Gas Naturel s'explique en partie par la flambée des prix du pétrole, et donc de ceux du gaz naturel. Une flambée dont l'Algérie veut tirer profit et réviser ses contrats à long terme avec le voisin espagnol. D'un autre côté, l'arrivée de la compagnie nationale sur le marché espagnol de la distribution, est mal vue par le géant gazier espagnol. A ce titre, le ministre de l'Energie a fait état récemment de tentatives de blocage de la part des Espagnols. La fiabilité de l'Algérie en tant que fournisseur gazier n'est plus à prouver. Les partenaires européens, notamment les Espagnols en sont convaincus. La démarche algérienne s'inscrit dans une logique commerciale tendant à aller vers la réalité des prix du gaz. Actuellement l'Algérie fournit à l'Espagne plus de 60% de sa consommation de gaz. Le GME par lequel transitent annuellement 12 milliards de m3, est entré en service en 1996, ce gazoduc, qui relie Hassi R'mel (Sahara) à l'Espagne via le Maroc et le détroit de Gibraltar, dessert aussi le Portugal et d'autres pays européens. En 2005, l'Algérie a exporté au total 62 milliards de m3 et prévoit d'en exporter 85 milliards en 2010, en s'ouvrant aux marchés américain et asiatique. Selon Eurogas (Fédération européenne des industriels du gaz européens), la part du gaz algérien dans la consommation globale de l'Union européenne était en 2006 de 10%, contre 24% provenant de Russie, 17% de Norvège et 38% de production domestique. Cette part du gaz algérien sur le marché européen est appelée à croître avec le projet Medgaz, en cours de réalisation. D'ailleurs, trois sociétés espagnoles (Cepsa, Iberdrola et Endesa) ont déjà signé des accords avec Sonatrach pour l'achat du gaz qui sera transporté par ce gazoduc. Medgaz est long de 1 050 km. La partie du gazoduc en territoire algérien est en cours de finition. Il reste actuellement le tronçon sous-marin entre Beni Saf et Almeria à travers la Méditerranée, dans les eaux internationales dont les travaux démarreront en 2008 pour une durée de six mois. Le pipe sous-marin qui permettra d'interconnecter le gazoduc avec le réseau espagnol, sera prêt au début de 2009. Par ailleurs, la cession de 10% sur les parts de Sonatrach au groupe gazier espagnol Gas Natural dans le gazoduc Medgaz, actuellement en construction, qui doit relier en 2009 Beni Saf (Algérie) à Almeria (Espagne), reste toujours d'actualité. Cette cession reste, cependant, conditionnée par l'obtention par Sonatrach d'une autorisation de commercialiser de gaz sur le marché intérieur espagnol. Pour rappel, Sonatrach détient 36% de Medgaz, devant les Espagnols Cepsa et Iberdrola (20% chacune), Endesa et Gaz de France (12% chacune), après le retrait en décembre des groupes pétroliers BP et Total.