Les positions politiques, économiques et sécuritaires de l'Algérie seront celles que le président a toujours défendues. Le Nepad, l'autodétermination des peuples en lutte, une meilleure coordination entre les Etats africains en matière de lutte antiterroriste et au plan des échanges commerciaux seront les principaux points sur lesquels Ahmed Ouyahia, qui sera le représentant du président de la République au sommet de l'Union africaine, insistera. Le président algérien Abdelaziz Bouteflika qui a mandaté le chef du gouvernement pour le sommet de l'Union africaine (UA) les 23 et 24 janvier à Khartoum, a longuement reçu celui-ci, lui réitérant les positions officielles de l'Algérie et les nouvelles propositions au plan de la relance de la coopération en Afrique. Ouyahia a quitté Alger hier, samedi, à la tête d'une forte délégation, en direction de la capitale soudanaise Khartoum. Bouteflika, qui a été hospitalisé à Paris du 26 novembre au 17 décembre où il a subi une opération à l'hôpital militaire du Val-de-Grace est rentré en Algérie le 31 décembre 2005, mais se trouve toujours en période de convalescence stricte. Ahmed Ouyahia sera présent à Khartoum, à la tête d'une importante délégation, comprenant le ministre d'Etat et ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui, qui se trouve depuis trois jours dans la capitale soudanaise, et le ministre délégué, chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, selon un communiqué publié par les services du chef du gouvernement. Une trentaine de chefs d'Etat et de gouvernement africains sont attendus pour ce sommet bi-annuel axé sur la paix et le développement du continent. Lors de son séjour au Soudan, M. Ouyahia doit également participer, au nom du président algérien, au 4e Forum des chefs d'Etat et de gouvernement des pays participant au mécanisme africain d'évaluation par les pairs et à la 14e session du Comité des chefs d'Etat et de gouvernement pour la mise en oeuvre du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad). Lors de ce sommet, l'UA doit en particulier élire un nouveau président en remplacement du Nigérian Olusegun Obasanjo alors que le président soudanais Omar El-Bechir était pressenti pour lui succéder, de très nombreuses voix en Afrique et dans le monde se sont élevées pour s'y opposer, estimant que le Soudan serait à la fois juge et partie dans le conflit du Darfour. Répondant à l'agence de presse Xinhua, en marge de l'ouverture des travaux de la session annuelle des ministres des Affaires étrangères de l'Union africaine (UA) dans la capitale soudanaise, un diplomate de haut rang a estimé qu'il s'agissait de l'une des priorités du sommet de l'UA, qui se tiendra les 23 et 24 janvier à Khartoum. M.Akufo-Addo a averti à cette occasion que la continuité de la guerre civile en Afrique rendait difficile le démarrage de son processus de développement socio-économique, ajoutant que le sommet de l'UA chercherait des solutions aux problèmes d'urgence auxquels est confronté le continent africain. Le chef de la diplomatie togolaise, Ayeva Zarifou, a pour sa part signalé que «deux grands défis sont arrivés» à l'UA, dont les défis de la sécurité et du développement. «Sans la paix et la sécurité, on ne peut pas affronter le défi du développement», a-t- il dit. Quant à la crise en Côte d'Ivoire, M.Zarifou a demandé aux Ivoiriens de «faire preuve de bon sens et de courage pour discuter et résoudre les problèmes, qui sont essentiellement des problèmes de politique intérieure». Les amis de l'extérieur «ne peuvent que les aider», a-t-il ajouté. Le ministre ghanéen a aussi souligné que les Africains chercheraient l'assistance des institutions internationales, au lieu de l'intervention dans les affaires intérieures, s'ils ne pouvaient parvenir aux solutions. En fait, l'Algérie, qui jouit d'une aura certaine auprès des autres Etats africains, à la faveur du travail accompli depuis trois ans par Bouteflika, aura notamment à consolider sa place de leader au plan des propositions et des intersessions qu'elle effectue au profit de l'Afrique, auprès des grandes institutions politiques et monétaires internationales. La récente création d'un méga-centre pour les études et les recherches sur le terrorisme avait déjà consacré l'Algérie comme chef de file de cette nouvelle guerre contre un fléau quasi-planétaire. Mais c'est bel et bien le Nepad qui demeure le cheval de bataille de Bouteflika et qui veut que l'Afrique ne soit plus désormais ce continent à la traîne, exsangue et vidé de ses énergies par des multinationales, exclusivement occidentales et radicalement prédatrices.