Plusieurs centaines de médecins, pharmaciens ou dentistes du secteur public ont manifesté, hier, dans le centre d'Alger leur détermination à poursuivre la grève qu'ils mènent depuis plusieurs semaines, notamment pour des revalorisations salariales. Ils avaient déjà manifesté la semaine dernière devant le ministère de la Santé. En effet, ils sont décidés à poursuivre leur action dite pacifique et apolitique, et ce, jusqu'à l'ouverture des négociations, a-t-on précisé de source syndicale. Par ailleurs, les adhérents du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), qui regroupe les généralistes et le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), étaient au nombre d'un millier, selon la même source. Ils se sont regroupés dans un jardin public proche du Palais du gouvernement, dont les abords immédiats étaient interdits. Effectivement, cette manifestation qui était encadrée par les forces de l'ordre s'est déroulée sans incidents, tandis que d'autres rassemblements étaient également prévus dans différentes grandes villes du pays. Abondant dans le même sens, on a estimé que les membres de ces deux syndicats autonomes, qui étaient en grève respectivement depuis le 24 décembre 2009 et le 4 janvier 2010, réclament notamment la révision de leur statut particulier, l'ouverture de discussions sur le régime indemnitaire et une revalorisation des revenus, l'octroi d'un quota de logements de fonction. Mais aussi, ils revendiquent un plan de carrière qui garantisse une vraie progression professionnelle et une rémunération juste qui soit non seulement adaptée à la réalité de l'environnement économique national mais qui permette aussi aux praticiens d'accéder, à l'instar de leurs collègues du secteur universitaire, à une vie décente et digne, rien de plus normal. Selon le point de vue du président du SNPSSP, M. Mohamed Yousfi, cette grève comprend des revendications claires et sans équivoque. Par contre, ce qui est proposé aujourd'hui par les pouvoirs publics aux praticiens, généralistes soient-ils ou spécialistes, ne semble pas répondre à leurs attentes et espérance. A titre de rappel, le secteur de la santé publique emploie quelque 30 000 médecins dont 8 500 spécialistes. Notons aussi que parmi les manifestants, dont la plupart étaient vêtus de blouses blanches, 20% ont entre 25 et 30 ans d'ancienneté, une carrière si ce n'est trop dire, toute une vie. Cependant, en dépit de cette grève, les praticiens continuent à assurer les urgences, les gardes et le suivi des malades chroniques.