Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet a insisté mercredi sur les risques d'inflation dans la zone euro et jugé les taux d'intérêt modérés, confortant l'idée que les gardiens de l'euro n'en ont pas fini avec leurs hausses. "Les risques inflationnistes sur le moyen/long terme restent orientés à la hausse", a déclaré le Français lors de son audition régulière devant la commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen à Bruxelles. Après le récent tour de vis monétaire de début mars, les taux sont "modérés", et non plus "bas", et la politique monétaire reste "plutôt accommodante", a-t-il réaffirmé. Ces déclarations "parlent d'elles mêmes", a-t-il estimé. Ces nuances apportées au message de la BCE début mars ont été interprétées comme une façon d'annoncer la fin prochaine du cycle de remontée des taux, entamé en décembre 2005, même si un nouveau durcissement des conditions du crédit est à prévoir. La BCE a procédé à sept tours de vis en quinze mois. Le principal taux est désormais à 3,75% et de nombreux économistes parient sur un nouveau geste d'un quart de point au deuxième trimestre qui le hisserait à 4%. Une poignée table sur un nouveau relèvement à 4,25% vers la fin 2007. M. Trichet a de nouveau mis en garde contre des hausses salariales très élevées, susceptibles d'entraîner une spirale inflationniste. La BCE va "surveiller de très près" les négociations salariales dans la zone euro, a-t-il averti. Une nouvelle flambée des prix du pétrole présente aussi un danger pour la stabilité des prix à moyen terme, a-t-il souligné. Parallèlement, il a peint un tableau très positif de l'économie de la zone euro, jugeant les conditions réunies pour la poursuite d'"une croissance solide".