Le président syrien, Bachar al- Assad, a affirmé jeudi que son pays soutient l'Iran qui tente d'obtenir la technologie nucléaire pacifique. M. Al-Assad s'est exprimé à ce propos lors d'une conférence de presse en présence de son homologue iranien, Mahmoud Ahmadinejad. M. Ahmadinejad a entamé jeudi sa visite à Damas, et les deux dirigeants ont discuté des relations bilatérales et des derniers développements dans les arènes arabes et internationales. Faisant allusion aux efforts américains pour empêcher le programme nucléaire iranien, M. Al-Assad les a qualifiés "d'acte de nouvelle colonisation de la région et d'hégémonie en entravant la souveraineté", tout en saluant la flexibilité iranienne ces deux derniers mois. "Les pays islamiques ne peuvent posséder cette technologie ni toute autre technologie, ce qui signifie que nous n'avons pas le droit d'acquérir cette connaissance", a critiqué le président. "La position de la Syrie est basée sur notre compréhension de ce dossier et des principes, et je pense qu'il est de notre intérêt en tant que pays, comme d'autres pays, de vouloir posséder l' énergie (nucléaire) pacifique à l'avenir", a-t-il affirmé. Le président syrien Bachar el Assad et son homologue iranien Mahmoud Ahmadinejad, en visite à Damas, ont signé un accord bilatéral supprimant les visas de voyage entre leurs pays, avant d'assister à une cérémonie religieuse dans la capitale syrienne. Mercredi, Hillary Clinton avait, lors d'une intervention au Sénat américain, demandé à la Syrie de "commencer à prendre ses distances dans sa relation avec l'Iran" et de cesser de soutenir le mouvement chiite libanais du Hezbollah, également appuyé par Téhéran. "Nous avons dû mal comprendre Clinton, soit à cause d'une mauvaise traduction, soit parce que nos compétences sont limitées, alors nous avons signé cet accord pour supprimer les visas", a déclaré Assad. "Je trouve étrange qu'ils (les Américains) parlent de la stabilité, de la paix et d'autres beaux principes au Moyen-Orient et qu'en même temps ils appellent deux pays à s'éloigner l'un de l'autre", a-t-il ajouté. Bachar el Assad s'exprimait lors d'une conférence de presse commune avec Mahmoud Ahmadinejad. "Clinton dit que nous devons garder nos distances. J'affirme qu'il n'y a aucune distance entre l'Iran et la Syrie", a assuré ce dernier. "Nous avons les mêmes objectifs, les mêmes intérêts et les mêmes ennemis. L'ampleur de notre coopération s'accroît de jour en jour", a-t-il poursuivi. Assad a apporté son soutien à l'Iran dans le conflit diplomatique qui oppose la République islamique aux puissances occidentales au sujet de ses activités nucléaires. Selon le président syrien, les pressions subies par Téhéran sont une forme de "néo-colonialisme". Les relations entre la Syrie et l'Iran se sont resserrées après la Révolution islamique de 1979, qui a porté le clergé chiite au pouvoir à Téhéran. Etat laïc, la Syrie est le seul pays arabe à avoir soutenu l'Iran lors de la guerre de 1980-1988 contre l'Irak.