Trois nouveaux officiers de l'armée ont été présentés vendredi devant la justice turque, ce qui porte à 31 le nombre de militaires de haut rang mis en examen et incarcérés pour un complot visant à renverser le gouvernement issu de la mouvance islamiste du Premier ministre Recep Erdogan. Un peu plus tôt dans la journée, onze officiers de haut rang supplémentaires avaient été mis en examen et incarcérés. Une cinquantaine de militaires ont été interpellés cette semaine pour leur participation supposée à un complot présumé pour renverser le gouvernement en 2003, un an après l'arrivée au pouvoir du parti de M. Erdogan. Notons que les dirigeants civils et militaires turcs se sont engagés, jeudi 25 février, à régler dans le cadre des lois et de la Constitution la crise née de l'arrestation de nombreux militaires soupçonnés d'avoir voulu comploter en 2003 contre le gouvernement. 'Les citoyens doivent être convaincus que les questions d'actualité seront réglées dans un cadre constitutionnel et en vertu des lois', indique un communiqué de la présidence turque au terme d'une réunion d'urgence entre le président Abdullah Gül, le premier ministre Recep Tayyip Erdogan, et le chef d'état-major, le général Ilker Basbug. Les parties ont souligné 'la nécessité pour tous d'agir avec responsabilité afin de ne pas affaiblir les institutions [civiles et militaires] lors de ce processus', selon le texte. A l'issue de la réunion, M. Erdogan n'a pas caché sa satisfaction, disant que l'entretien s'était 'très bien passé'. Néanmoins, certains observateurs estimaient que les termes vagues employés dans le communiqué laissent penser que les tensions entre la hiérarchie militaire, l'un des piliers du régime laïc, et le gouvernement ne semblent pas pour l'heure surmontées même s'il y a une volonté d'apaisement des deux parties.